Montréal est en cours de réflexion afin de nommer une rue, un parc ou un autre espace public en l’honneur de la légende du Tricolore Guy Lafleur, mort vendredi à l’âge de 70 ans. La loi impose toutefois d’attendre au moins un an avant de procéder à une nomination.

« Guy Lafleur était déjà dans les plans de la Ville. Les grands Montréalais, on pense à eux même en amont », a indiqué la mairesse Valérie Plante lors d’une mêlée de presse, lundi matin, peu avant une séance du conseil municipal. « La réponse, c’est oui. C’est sûr qu’on va trouver une façon d’honorer la mémoire et le legs de M. Lafleur », a-t-elle assuré.

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Son administration rappelle toutefois que des règles toponymiques imposent d’attendre un peu avant d’aller de l’avant. Une demande doit d’abord être acheminée à la Division du patrimoine de la Ville, après quoi le dossier sera soumis au comité de toponymie. Une recommandation sera ensuite formulée au conseil municipal. Mais selon la Commission de toponymie du Québec (CTQ), un toponyme ne peut être attribué « à une personne décédée depuis moins d’un an ».

La CTQ adhère ainsi au principe énoncé lors des Conférences des Nations unies sur la normalisation des noms géographiques, « à savoir qu’il n’est pas opportun d’introduire des noms de personnes dans la toponymie avant qu’un certain temps ne se soit écoulé depuis leur décès ». Les autorités précisent qu’on peut néanmoins, « sans être astreint à ce délai, dénommer un lieu pour évoquer une œuvre ou un évènement rendant hommage à une personne, que celle-ci soit décédée ou non ».

Vendredi, le premier ministre François Legault s’était quant à lui dit ouvert à l’idée de rebaptiser l’autoroute 50, en Outaouais, en l’honneur du Démon blond, qui est né au début des années 1950 à Thurso, non loin de Gatineau. Québec a aussi annoncé vendredi dernier la mise en ligne d’un registre de condoléances pour M. Lafleur, mort des suites d’un cancer du poumon à l’âge de 70 ans. Ceux et celles qui désirent offrir un témoignage à la famille peuvent le faire en se rendant au www.quebec.ca/condoleances.

Le travail déjà entamé

Malgré cette particularité de la loi, Valérie Plante assure que « le travail, lui, est déjà commencé », refusant toutefois de s’avancer sur le choix de l’espace qui prendra éventuellement le nom de Guy Lafleur. Dimanche, Québec a confirmé que les funérailles du défunt se dérouleront le 3 mai, dès 11 h, à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, à Montréal.

La Ville doit tenir le même jour son « Sommet climat Montréal », qu’elle n’envisage pas de reporter pour autant, « parce que la planète ne peut pas attendre », a indiqué la mairesse Plante. Son cabinet a toutefois confirmé qu’elle assisterait aux funérailles en compagnie des proches et d’autres politiciens à travers le Québec.

Ces funérailles seront « un moment important » pour les Montréalais et les Québécois, a insisté Mme Plante. « Je suis très fière que ça se passe ici à Montréal. De notre côté, on est toujours en lien avec les organisateurs et la famille pour trouver la formule qui est la bonne pour eux. Je remercie d’ailleurs la famille qui nous laisse la chance de payer un dernier hommage à M. Lafleur. Je trouve ça très généreux de leur part », a insisté l’élue, en se disant « impressionnée et touchée » par « l’avalanche de bons mots pour M. Lafleur ».

« Autant au niveau de sa performance comme hockeyeur à Montréal que l’aspect très personnel de l’homme […], il semble que chaque personne qui a rencontré Guy Lafleur a un souvenir très fort. Il avait beaucoup de générosité », a-t-elle conclu.

Lundi, au conseil municipal, les élus montréalais se sont tous levés pour observer une minute de silence en l’honneur de M. Lafleur, alors qu’ils étaient de retour en chambre pour la première fois en deux ans de pandémie. « Au nom du conseil municipal, je me dois de souligner le départ d’une personne très importante, un héros national », a souligné la présidente du conseil, Martine Musau Muele, en parlant d’un « hockeyeur plus grand que son sport » qui a marqué toute une génération de Québécois.