Un mois après la confirmation du budget pour le prolongement de la ligne bleue, la Société de transport de Montréal (STM) lance comme prévu son « avis de qualification » pour l’utilisation d’un tunnelier, afin de creuser le tunnel du métro qui reliera Anjou à Saint-Michel.

« Il s’agira d’une première utilisation d’un tunnelier dans l’histoire de la STM. Son usage accélèrera le processus d’excavation et contribuera à la qualité des infrastructures du tronçon prolongé de la ligne bleue », a expliqué mardi la directrice générale par intérim de l’organisme Marie-Claude Léonard.

La société de transport estime que cet avis de qualification, autorisé par Québec, lui permettra de gagner « environ trois mois » pour la suite, en identifiant les entrepreneurs « conformes » pour procéder aux travaux d’excavation avec un tunnelier. Un appel d’offres en bonne et due forme devrait par la suite être lancé. « On n’a pas de date officielle pour la publication de cet appel d’offres. Ça va suivre l’approbation du dossier d’affaires par les autorités gouvernementales. Mais on est dans une question de mois, pas d’années », explique à La Presse le conseiller aux affaires publiques Philippe Déry.

Il faudra environ 18 mois pour lancer les travaux avec le tunnelier, une fois que l’appel d’offres sera réalisé. Les cinq nouvelles stations doivent être livrées en 2029.

À la mi-mars, le gouvernement Legault avait confirmé qu’un budget oscillant entre 5,8 et 6,4 milliards sera finalement consacré au prolongement de la ligne bleue, qui fait l’objet d’engagements gouvernementaux depuis plus de 30 ans. Les autorités estiment que cette fois est la bonne, alors que des économies d’environ 1,1 milliard ont été dégagées.

Plus rapide, moins d’impacts

Recourir à un tunnelier, comme l’a déjà fait CDPQ-Infra pour son REM de l’Ouest, comporte « plusieurs avantages », explique Philippe Déry. « Ça nous permet d’avoir un échéancier qui est plus réaliste, et beaucoup moins susceptible d’être affecté par différents imprévus », souligne-t-il.

En moyenne, le tunnelier pourra gruger entre 13 et 15 mètres de roc par jour, un chiffre « à peu près invariable ». L’appareil est ainsi deux fois plus rapide que les méthodes traditionnelles comme le dynamitage, affirme la STM, en plus d’être « beaucoup plus silencieux » et d’émettre moins de vibrations. Il permettra d’offrir une durée de vie d’environ 125 ans aux tunnels, qui seront plus résistants à l’eau.

« On estime également que les parois du tunnel seront beaucoup plus étanches grâce aux voussoirs de béton préfabriqués qui seront installés au fur et à mesure de sa progression. D’un point de vue environnemental, cette véritable usine souterraine mobile a également l’avantage de requérir, pour son fonctionnement, une alimentation électrique, donc moins polluante », avance aussi la STM.

Un « appel de propositions » public sera par ailleurs lancé dans les prochains mois, afin d’inviter le public à trouver un nom au tunnelier. Le même exercice avait été réalisé avec le REM de l’Ouest, qui a finalement baptisé son tunnelier « Alice » en décembre 2019.

En savoir plus
  • 13 000
    C’est le nombre approximatif de nouveaux logements qui pourraient être construits le long des cinq nouvelles stations de la ligne bleue, selon une estimation récente de la mairesse Valérie Plante.
    Ville de montréal