Pour lutter contre le racisme et la discrimination dans toutes ses sphères d’activité, la Ville de Montréal prend 12 engagements pour 2022, qui touchent tant la police que les activités culturelles et l’aménagement du territoire.

Mais pour l’opposition à l’hôtel de ville, l’administration Plante n’en fait pas assez à ce chapitre, parce qu’elle tarde à implanter plusieurs des 38 recommandations faites par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) en juin 2020.

« La Ville de Montréal ne tolère aucune forme de racisme ou de discrimination », a assuré mardi la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier, aussi responsable de la lutte contre le racisme et les discriminations systémiques. « Nous posons aujourd’hui de nouveaux gestes concrets pour nous assurer que l’appareil municipal soit inclusif et sécuritaire pour tous et toutes, et nous continuons de bâtir sur des fondations solides. »

L’administration a dévoilé ses 12 engagements alors que se tenait, en ligne, une présentation du Bureau de la commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques sur l’avancement des réalisations de la Ville à ce sujet.

« L’égalité passe aussi par des actions concrètes en matière de sécurité urbaine et d’accès au logement, au transport ainsi qu’aux espaces verts. Nous sommes fermement déterminés à continuer de poser des gestes forts pour une ville plus juste, verte et inclusive », a déclaré la mairesse Valérie Plante, par voie de communiqué.

Trois des engagements pris par la Ville concernent une « sécurité publique sans profilage ». On parle de renforcer la lutte contre les profilages racial et social, de mener une tournée de sensibilisation à la lutte contre les crimes haineux, de consolider les liens avec les organismes et citoyens autochtones et d’offrir aux policiers des formations sur la « désescalade », notamment.

D’autres engagements s’attardent à la diversification des effectifs municipaux, à la recherche d’une plus grande diversité lors des festivals et évènements culturels, à la priorisation de certains secteurs urbains lors d’investissements municipaux (pour réduire par exemple les îlots de chaleur) et à l’accroissement de la participation citoyenne.

Selon l’opposition à l’hôtel de ville, l’administration de Projet Montréal est cependant en retard quant aux actions à prendre. « La majorité des recommandations de l’OCPM n’ont pas encore été mises en œuvre », déplore Abdelhaq Sari, conseiller municipal du parti Ensemble Montréal et vice-président de la Commission de la sécurité publique.

M. Sari cite par exemple la recommandation visant à nommer deux membres indépendants représentant la société civile au sein de la Commission de la sécurité publique, qui auront une expertise en profilage racial et social et de droits de la personne.

La Commission de la sécurité publique aura notamment comme mandat, au cours des prochaines semaines, de recommander un candidat au poste de chef de police.

Ce changement dans la composition de la commission exige l’accord du gouvernement provincial. Or, la demande n’a pas encore été envoyée à Québec, dénonce M. Sari.