Valérie Plante promet que les commerces qui continuent de vendre du glyphosate en dépit de l’interdiction municipale seront sanctionnés. Jugeant la situation « inacceptable », elle assure que des amendes seront données aux récalcitrants dans les prochaines semaines.

« De savoir que des détaillants continuent à vendre du glyphosate, pour moi, c’est inacceptable », a martelé la mairesse de Montréal en marge d’une conférence de presse lundi.

Elle réagissait ainsi à un reportage de Radio-Canada paru lundi, voulant que plusieurs établissements et quincailleries vendent toujours ce pesticide qui est pourtant interdit par la Ville depuis le 1er janvier dernier, en vertu d’une réglementation municipale. Aucune inspection n’aurait toutefois eu lieu depuis.

PHOTO MIKE BLAKE, ARCHIVES REUTERS

Depuis le début de janvier, ce sont en théorie 109 produits qui doivent depuis cette date être retirés des rayons, dont le controversé Roundup, à base de glyphosate.

C’est en août dernier que le règlement initial avait été annoncé par l’administration Plante, qui a du même coup banni 36 pesticides sur son territoire. Depuis le début de janvier, ce sont en théorie 109 produits qui doivent depuis cette date être retirés des rayons, dont le controversé Roundup, à base de glyphosate.

« On fait le travail de sensibiliser et d’accompagner [les commerçants] parce que c’est comme ça qu’on fonctionne comme administration et on comprend que c’est un changement. Cela étant dit, à ce moment-ci, de voir que ça se retrouve toujours sur les étagères, pour moi, c’est inacceptable. C’est un produit qui est toxique et qui n’a pas sa place sur nos tablettes », a martelé Mme Plante.

Elle affirme que la Ville de Montréal va maintenant « passer à l’autre étape » auprès des établissements. « On va leur dire que c’est un règlement, qu’il est en vigueur et que vous devez vous conformer, sinon il y aura des amendes », a-t-elle insisté à ce sujet.

Dans les rangs de l’opposition, le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, a dénoncé « une tactique de greenwashing » venant de l’administration Plante. « On retrouve ce même mode opératoire pour la gestion des centres de tri montréalais : l’administration fait de belles promesses, mais elle est incapable de les mettre en application et de faire le suivi nécessaire », a-t-il fustigé.

En 2015, le centre international de recherche sur le cancer de l’OMS a classé le glyphosate pur comme un agent « probablement cancérigène pour les humains ». Le glyphosate est l’ingrédient actif d’un désherbant commercialisé par le géant agrochimique Monsanto Bayer, sous le nom de Roundup. Les potentiels effets cancérigènes du glyphosate ont d’ailleurs conduit l’entreprise devant les tribunaux.

3,4 millions à la Soverdi

Mme Plante a par ailleurs annoncé lundi avoir approuvé une subvention de 3,4 millions à la Soverdi, un organisme spécialisé sur les questions de verdissement en milieu urbain, afin de planter plus de 17 000 arbres et 2000 arbustes en 2022. L’an dernier, environ 14 000 arbres avaient été plantés par ce groupe. Ce dernier doit planter 200 000 arbres d’ici 2030 pour la Ville, qui s’est fixée un objectif de plantation de 500 000 arbres dans la prochaine décennie, dans le cadre de son Plan climat.

Montréal affirme que cette année, les « zones vulnérables aux vagues de chaleur » et l’est de Montréal seront particulièrement priorisées. « On veut tourner la carte des ilots de chaleur du rouge au vert », a indiqué la directrice générale de la Soverdi, Malin Anagrius, en disant vouloir renverser la tendance dans plusieurs quartiers qui ont un « déficit » de plantation par rapport aux secteurs plus aisés de l’île.