La nouvelle mouture du raccordement des deux tronçons du boulevard Cavendish, que Montréal vient de présenter à Québec, répond « à l’ensemble des besoins », selon la mairesse Valérie Plante. Elle estime que la place faite aux piétons, aux cyclistes et au transport collectif inscrira ce chantier de 200 millions « dans le XXIe siècle ».

« Quand on fait des nouvelles rues, il faut penser autrement. Et là, on a la possibilité de le faire », a martelé l’élue lundi, alors que son administration vient de déposer au gouvernement un avis de projet pour raccorder les deux tronçons du boulevard Cavendish, un projet attendu avec impatience dans l’ouest de l’île depuis un demi-siècle et redouté depuis aussi longtemps dans Côte-Saint-Luc.

Jusqu’ici, Montréal opte pour la construction d’un large boulevard urbain, avec une forte présence végétale, des trottoirs et pistes cyclables de chaque côté du boulevard, des voies de circulation pour le transport collectif et seulement deux voies de circulation automobile. « La mouture qu’on présente vient répondre à l’ensemble des besoins. On vient inscrire un lien autoroutier dans le XXIe siècle », a dit Mme Plante.

Elle dit viser un site « pour tout le monde : piétons, cycliste, piétons et automobilistes ». « C’est comme ça qu’on devrait construire tout type de route de nos jours. C’est comme ça que ça devrait être fait », a-t-elle dit en anglais, en insistant sur le fait que « chaque fois qu’une ville décide de faire plus de voies », elle génère ultimement plus de trafic.

Selon l’avis de la Ville, dont La Presse faisait état lundi, le raccordement des tronçons nord et sud du boulevard se fera en passant sous des voies ferrées du CN et du CP, qui ont toujours constitué le principal obstacle au parachèvement de cette artère, entre Saint-Laurent et Côte-Saint-Luc.

« On le veut, ce lien-là. Il est important pour resserrer des quartiers. Mais en même temps, il y a une complexité, c’est vrai, avec le chemin de fer et les rails qui sont là. Il y a aussi la complexité d’avoir d’un côté un secteur plus industriel et de l’autre, un secteur uniquement résidentiel », a reconnu Mme Plante. Pour la suite, elle se dit toutefois « confiante » d’obtenir l’appui du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), entre autres « à cause des options de mobilité » qu’il offre. « Notre administration est la première à mettre un vrai effort, et l’argent », a-t-elle glissé.

Le projet de la Ville prévoit aussi une connexion routière à l’avenue Royalmount qui permettra de désenclaver le secteur industriel de la municipalité. Ce secteur en aura doublement besoin avec la construction prochaine du mégaprojet immobilier Royalmount, à l’intersection des autoroutes 15 et 40. L’autre élément majeur est la construction d’une nouvelle rue suivant l’emprise privée actuelle de l’avenue Pacifique, qui borde les voies ferrées. Cette nouvelle rue reliera le boulevard Cavendish à la rue Paré ainsi qu’au site de l’ancien hippodrome de Montréal, qui est promis à un vaste projet résidentiel.

Avec Bruno Bisson