L’idée de faire payer les résidants pour leurs poubelles fait du chemin dans l’île de Montréal : après Beaconsfield, Sainte-Anne-de-Bellevue s’engage sur cette voie.

La mairesse locale Paola Hawa a annoncé mardi que son administration proposerait au printemps un système de « collecte intelligente » incluant une tarification sur les poubelles.

« On veut vraiment aller vers le concept d’utilisateur-payeur », a-t-elle dit en entrevue téléphonique avec La Presse. « Ce n’est pas juste qu’un citoyen qui fait attention, qui fait du recyclage et du compost, paie la même chose que quelqu’un qui ne fait pas attention. On veut responsabiliser les gens. »

Les quelque 5000 résidants de Sainte-Anne-de-Bellevue, municipalité à la pointe occidentale de l’île de Montréal, produisent beaucoup de déchets. En 2021, chacun d’entre eux en a envoyé en moyenne 22 kg à l’enfouissement chaque mois, contre 8 kg pour l’ensemble des résidants de l’île de Montréal.

Résultat : la gestion des matières résiduelles coûte cher à la Ville et les prix ne font qu’augmenter. « On a déjà commencé, début février, avec une collecte des poubelles aux deux semaines plutôt qu’aux semaines. On continue jusqu’au mois d’avril et on espère avoir d’ici là un changement plus permanent », a dit Mme Hawa.

Ramassages tarifés

Beaconsfield a instauré en 2015 son système de « collecte intelligente », qui prévoit un tarif annuel correspondant à la grosseur du bac sélectionné par chaque résidant, ramassé gratuitement une fois par mois. Chaque ramassage supplémentaire entraîne une facturation.

En entrevue, la mairesse Hawa a indiqué que sa municipalité devra inventer son propre modèle. « Beaconsfield, je crois que c’est à 99 % résidentiel. Nous, nous avons des restaurants, nous avons un hôpital, nous avons un cégep, une université, du commercial, de l’industriel. Alors ça va être très différent, a-t-elle dit. Il y a des questions à réfléchir. […] On réfléchit à comment le faire, à ce qui serait juste. »

Une tarification sur les poubelles aurait un impact direct sur l’empreinte environnementale des résidants, estime Sainte-Anne-de-Bellevue dans un communiqué.

Un tel système « incite les citoyens à mettre leur bac d’ordures ménagères moins souvent au chemin, réduisant du même coup la fréquence des camions de collecte et les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l’enfouissement des déchets », indique la municipalité.

La Ville de Montréal, pour sa part, a indiqué en 2020 qu’elle n’avait pas l’intention de tarifer les poubelles avant 2025.