Valérie Plante assure que son administration « n’a rien à se reprocher » en lien avec le rapport de l’inspectrice générale, qui notait lundi des manquements « graves et sérieux » dans l’attribution des contrats pour la construction du nouveau centre de transport Bellechasse de la Société de transport de Montréal (STM).

« La Ville n’a absolument rien à se reprocher dans tout le processus. Cela étant dit, un rapport du Bureau de l’inspecteur général (BIG), c’est important. Et on va le regarder avec beaucoup d’attention parce qu’on veut que les choses se passent bien, et bien sûr, en bonne et due forme en suivant les processus », a indiqué la mairesse de Montréal mardi, lors d’une séance du conseil municipal.

Elle réagissait à la parution d’un rapport de l’inspectrice générale, Brigitte Bishop, qui concluait lundi qu’un contrat de nature inhabituelle a été accordé à la firme Pomerleau pour agir comme gérant de construction sur le projet du centre Bellechasse, au coût de 27,5 millions de dollars.

Pomerleau devait aider à préparer les appels d’offres pour les différents entrepreneurs intéressés à réaliser des travaux de construction sur ce nouveau centre, destiné à accueillir 300 autobus dans Rosemont. L’appel d’offres prévoyait toutefois qu’une enveloppe fixe de 4 millions devait être réservée à des travaux imprévus réalisés par le gérant de construction lui-même, en cours de projet. Or, cette enveloppe « ne permet aucune compétition entre les soumissionnaires quant au prix, ce qui va à l’encontre de l’objectif même des appels d’offres publics », a fustigé le rapport du BIG.

Mardi, le chef de l’opposition officielle, Aref Salem, a laissé entendre que « ces manquements n’auraient pas eu lieu » si l’administration Plante « n’avait pas imposé à la STM un échéancier aussi serré dans la réalisation de projets afin d’abriter les 300 nouveaux autobus hybrides ». « Je ne souscris pas à votre amalgame douteux […] entre notre volonté d’avoir des autobus pour soutenir tous les quartiers, tous les Montréalais, et ce rapport », lui a rétorqué Valérie Plante.

M. Salem a toutefois insisté sur le fait que « la situation aurait très bien pu être évitée ». « La STM a beau dire qu’elle a confié ce contrat de bonne foi, que ça a permis des économies de temps et qu’un report aurait eu des impacts majeurs, on voit bien que la situation aurait très bien pu être évitée », a-t-il dit. « Ça ne constitue pas un motif pour contourner une clause contractuelle ou la loi. Aura-t-on droit à d’autres rapports accablants du BIG sur de graves et sérieux manquements dans l’attribution de contrats d’autres grands projets en cours à la STM ? », a-t-il aussi déploré.

Prudente, Valérie Plante a alors réitéré que les recommandations du rapport du BIG démontrent que « la Ville n’a rien à se reprocher dans tout le processus ». « La STM s’est dite très ouverte à regarder et à collaborer avec le BIG et ça, pour moi, c’est une excellente nouvelle. Je sais que vous recherchez une façon de vous accrocher à cette histoire, mais je pense que tous les Montréalais voient bien que s’il y a eu erreur, elle sera corrigée », a-t-elle décoché vers le chef de l’opposition.