La Ville de Montréal veut conserver au-delà de l’hiver les milliers de places en refuge ouverts dans les derniers mois pour permettre aux itinérants de passer la saison froide.

Les besoins continueront à être criants dans les rues de Montréal ce printemps, a souligné la mairesse Valérie Plante, en conférence de presse à l’hôtel de ville.

Le financement de ces installations dépend du gouvernement du Québec. Actuellement, le nombre de refuges ouverts varie selon un cycle saisonnier. L’administration Plante voudrait mettre fin à cette logique, qui prévoit une fermeture de centaines de places au 31 mars 2022.

« Aidez-nous à faire en sorte que les gens qui sont dans la rue en ce moment, on les sort de la rue. Et on le réintègre à la société », a dit Valérie Plante, en compagnie de plusieurs organismes qui opèrent ces ressources. « On doit faire mieux. »

La mairesse n’a pas voulu chiffrer la demande de Montréal – le nombre de places en refuge a varié au fil des mois, cet hiver.

Elle demande aussi le maintien des navettes entre les refuges et des haltes-chaleur.

« Nous voulons privilégier l’ouverture de ressources pérennes à haut seuil d’accessibilité en formule 24/7 à l’année », a affirmé Heather Johnston, de Projets autochtones du Québec (PAQ). Il faut que « les personnes les plus vulnérables dans la métropole puissent avoir accès à un toit sécuritaire, à des services adaptés et à des interventions psychosociales de façon pérenne. »

L’administration Plante compte proposer au conseil municipal de Montréal de se positionner sur la question, la semaine prochaine.

« Beaucoup trop de personnes vivent dans une situation de grande détresse humaine et de précarité, avec des conditions de vie très difficiles », indique la motion qui sera proposée.

L’opposition à l’hôtel de ville a critiqué l’annonce de jeudi.

« Il est inquiétant de la voir rejeter constamment l’enjeu de l’itinérance dans le camp du gouvernement du Québec alors qu’il s’agit d’une responsabilité partagée, a dit Benoit Langevin, porte-parole du dossier, via une déclaration écrite. Avant de réclamer un plan et des sommes de Québec, il serait avisé de la part de l’administration de présenter son propre plan à court et long terme et des investissements. »