Des travaux au centre de traitement de Longueuil pourraient mener au déversement de 300 millions de litres d’eaux usées non traitées dans le fleuve Saint-Laurent, en 2022.

La ville devra se priver du tiers de sa capacité d’assainissement pendant trois périodes de travaux de deux semaines : une à l’hiver et deux à l’automne. L’objectif est de remplacer les appareils (appelés « dégrilleurs ») qui effectuent un premier filtrage de l’eau qui entre dans l’usine.

« Après 30 ans, il y a des composantes du centre de traitement qui arrivent à la fin de leur vie utile », a affirmé Hans Brouillette, porte-parole de la municipalité. « On veut éviter des bris qui pourraient survenir à des moments imprévus et qui seraient donc plus dommageables. »

Pendant chacune de ces trois périodes, le centre de traitement pourrait perdre jusqu’à 100 millions de litres d’eaux usées, estime Longueuil. Ces déversements, qui iront directement dans le fleuve, ne devraient survenir qu’en cas d’apport important en eau.

« Il n’y a pas de problème pour traiter les eaux usées avec deux dégrilleurs, sauf s’il y a des pluies ou de la fonte de neige. Donc [pour cet hiver], tant qu’on est en bas de 0 °C, il n’y a pas d’inquiétude à y avoir », a indiqué M. Brouillette. « C’est sûr que s’il y avait un redoux prononcé et prolongé, ça augmenterait la quantité d’eau qui va à l’usine et on pourrait excéder la capacité des deux dégrilleurs en fonction. »

Longueuil, mauvais élève

Longueuil a obtenu un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour procéder à ces travaux malgré les risques de déversement. Les municipalités et établissements en aval de l’île Charron, où se trouve le centre de traitement des eaux usées, ont été avertis.

Cette usine reçoit les eaux usées de Longueuil, Boucherville, Saint-Lambert et Brossard.

Longueuil est déjà considéré comme un mauvais élève en matière de traitement des eaux usées. En 2020, la ville a effectué 1013 déversements dans le fleuve Saint-Laurent.

Le déversement maximal prévu par Longueuil est bien moindre que le déversement effectué par la Ville de Montréal en 2015 et qui avait retenu l’attention du public. À l’époque, 8 milliards de litres d’eaux usées non traitées risquaient d’être déversés. Ce sont finalement 5 milliards de litres qui avaient fini dans le fleuve.