Le réseau exo, qui exploite les trains de banlieue de la métropole, a annoncé vendredi l’acquisition de 10 locomotives neuves au diesel qui seront construites par la multinationale Siemens dans son usine de Californie. Le coût d’acquisition des locomotives Charger totalise 132 millions et le total du contrat, taxes comprises, s’élèvera à près de 153 millions.

Siemens Mobilité a été le seul constructeur à répondre à l’appel d’offres lancé par exo en mars 2021. Les nouvelles locomotives seront livrées à compter de 2025 et remplaceront les locomotives F59PH actuelles, qui datent de 1989, et qui avaient été acquises par la défunte AMT auprès de GO Transit, en 2011.

Moins polluantes

Les nouvelles locomotives d’exo donneront plus de souplesse à l’exploitant pour gérer ses trains, puisqu’elles peuvent tirer jusqu’à 10 voitures, au lieu de 8 pour les machines qu’elles remplacent. Moins polluantes et construites conformément à des « normes d’émissions plus récentes et plus sévères », elles permettront aussi à exo de réduire les émissions annuelles de gaz à effet de serre de son réseau.

Dans un communiqué, le chef de la direction de Siemens Mobilité au Canada, Yves Desjardins-Siciliano, assure que les locomotives Charger intégreront « les plus récentes technologies ferroviaires durables et intelligentes » et offriront aux passagers d’exo « une option de voyage durable ainsi qu’une expérience de voyage sûre, fiable et agréable ».

Pas de contenu canadien

Les locomotives Charger acquises par exo sont de la même famille que les 32 trains commandés à Siemens par VIA Rail, en décembre 2018. Elles seront entièrement construites en Californie, et aucune obligation en matière de contenu canadien n’a été imposée au constructeur. Personne ne construit de locomotives au Canada, faut-il préciser. De plus, sur le marché international, une commande de 10 locomotives neuves n’est pas précisément le type de contrat où l’acheteur peut dicter ses conditions.

Dans un courriel à La Presse, la porte-parole d’exo, Catherine Maurice, affirme qu’« exo ne fait pas exception à la loi sur l’exigence de contenu canadien dans ses demandes de soumissions. Exo a tout mis en œuvre pour encourager le dépôt de soumissions incluant un contenu canadien, et ce, dans un contexte où peu de producteurs sont reconnus pour pouvoir le faire ».

PHOTO MICHAEL DALDER, ARCHIVES REUTERS

Siemens Mobilité a été le seul constructeur à répondre à l’appel d’offres lancé par exo, les locomotives seront assemblées dans leur usine en Californie. Sur la photo, le siège social de Siemens situé à Munich, en Allemagne.

« Cependant, ajoute-t-elle, dans le contexte où le nombre de fabricants de locomotives est limité et qu’aucun manufacturier n’en fabrique au Canada, le ministère des Transports du Québec nous a autorisés à procéder à un appel d’offres qui prévoit évaluer la proportion de contenu canadien comme un critère de sélection selon un système de pondération. »

Dans la mesure où un seul manufacturier a répondu à l’appel d’offres, un tel critère de sélection ne s’est pas avéré nécessaire.

En fin de journée vendredi, le ministère des Transports du Québec a précisé, dans un courriel à La Presse, que le contenu canadien des locomotives Charger était de 3,65 %.

Pour sa part, Siemens a fait savoir qu’elle « incorporera du contenu canadien dans son processus de fabrication et de mise en service des locomotives exo. Au fur et à mesure que Siemens Mobilité poursuit et obtient de grands projets d’infrastructure de transport en commun au Canada, elle s’engage à développer et à intégrer davantage de fournisseurs canadiens dans sa chaîne d’approvisionnement nord-américaine et mondiale déjà bien établie ».

En chiffres

Réseau de trains de banlieue d’exo

  • 5 lignes
  • 52 gares
  • 225,7 km de voies ferrées
  • 206 voitures
  • 41 locomotives

Les locomotives d’exo

  • 10 locomotives F59PH, EMD, en service depuis 1989
  • 11 locomotives F59PHI, EMD, en service depuis 2000
  • 20 locomotives Bombardier*, ALP45-DP, en service depuis 2011
    * Hybrides (diesel ou électrique)

Avec la collaboration de Julien Arsenault, La Presse