Une centaine de personnes se sont réunies dimanche pour rendre hommage à Amir Benayad, ce jeune de 17 ans tué par balle plus tôt cette semaine.

« C’était un bon gars, on a pris sa vie. Il était même pas impliqué [là-dedans], il faisait rien. On devait aller au coiffeur aujourd’hui. Il attendait l’été, il voulait qu’on fasse des grandes sorties », a raconté le petit frère du défunt, en larmes.

Amir Benayad, 17 ans. Les mots « sonnent bizarre » dans la bouche d’un adolescent du même âge qui admet avoir peur. Ç’aurait pu être lui, son ami, son copain de classe, s’inquiète-t-il. Il est venu rendre hommage à la victime tuée par balle jeudi soir dans le secteur du Plateau Mont-Royal.

Parmi la foule rassemblée à l’intersection du Plateau Mont-Royal où Amir Benayad a été abattu, ils sont plusieurs à avoir une impression de déjà-vu. « Et c’est ça, au fond, qui est vraiment triste », explique Rahna Mansour, une mère de famille. « On se demande vraiment, c’est qui le prochain ? Mon fils ? Mon neveu ? »

  • Une centaine de personnes ont rendu hommage à Amir Benayad, dimanche à Montréal.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Une centaine de personnes ont rendu hommage à Amir Benayad, dimanche à Montréal.

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La mort violente et subite du jeune Amir a secoué Mohamed Rayan Jemour, son ami d’enfance. « On n’est jamais en sécurité. Je n’arrive toujours pas à y croire, il n’avait aucun problème avec personne. »

Ce meurtre, le premier à survenir à Montréal en 2022, rappelle le sombre bilan de l’année dernière, où trois adolescents montréalais ont été tués. Thomas Trudel, 16 ans, a été abattu en pleine rue à deux pas de chez lui en novembre dernier. Janai Dopwell-Bailey, 16 ans, a été poignardé à mort en octobre à la suite d’un conflit. En février dernier, Meriem Boundaoui, 15 ans, a été tuée d’une balle à la tête alors qu’elle était dans un véhicule à Saint-Léonard.

L’enquête du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est toujours en cours. Comme c’est le cas pour les meurtres de Meriem Boundaoui et Thomas Trudel, aucun suspect n’a été arrêté.

Montréal demeure sécuritaire

Quelques élus étaient présents sur place, dont le responsable de la sécurité publique pour Projet Montréal, Alain Vaillancourt. « J’ai moi-même deux enfants, et ça me touche beaucoup. Je veux être là pour appuyer la communauté, les parents. »

Il dit comprendre la frustration et l’insécurité grandissantes des familles face à cette violence. Le contexte pandémique et l’accessibilité aux armes à feu nourrissent ce fléau, selon l'élu. « Ce n’est pas normal d’avoir accès aux armes aussi facilement. On a parlé beaucoup de prévention. En pandémie, les activités sportives et créatives pour nos jeunes sont sur pause, et les endroits où ils socialisent sont fermés partiellement depuis deux ans. Ils ne voient plus leurs amis. »

Le Forum montréalais pour la lutte contre la violence armée qui devait se tenir les 26 et 27 janvier a été repoussé à cause de la situation sanitaire. L’évènement réunira différents partenaires en quête de solutions concrètes. « Mais je veux rassurer les citoyens, ça demeure sécuritaire de marcher à Montréal », poursuit M. Vaillancourt.