Pont de l’Île-aux-Tourtes Réouverture partielle dès vendredi matin

La remise en service du pont de l’Île-aux-Tourtes est devancée, a annoncé jeudi le ministre des Transports, alors que des voix s’élèvent pour accélérer la construction de la nouvelle structure.

Dès vendredi matin, à 5 h, une voie sera rouverte sur le pont dans chaque direction, a annoncé François Bonnardel jeudi après-midi.

Les travaux avancent plus rapidement que prévu. « Rapidement, on a identifié la dizaine de barres qui étaient à remplacer sur les poutres 2, 3 et 4, a indiqué le ministre. La moitié des barres ont été remplacées et la moitié ont été renforcées avec les étriers. » Ces réparations solidifient suffisamment la structure pour y faire passer les véhicules à bas débit. « On entame le travail sur les autres poutres du pont dès maintenant », a-t-il continué.

Le pont a été fermé d’urgence il y a une semaine après le bris accidentel de tiges de renforcement lors de travaux pour installer des structures de renforcement supplémentaires. La réouverture d’une voie dans chaque direction (donc deux au total) devait se faire lundi prochain.

Seules deux voies seront ouvertes sur le pont à partir de vendredi matin, mais quatre voies seront ouvertes sur les approches du pont, dont une voie dans chaque direction réservée aux véhicules d’urgence et aux autobus. Le ministre Bonnardel a reconnu qu’il « risqu[ait] d’y avoir un goulot d’étranglement » et demande donc aux travailleurs de continuer à privilégier le télétravail.

Il a ajouté que les automobilistes qui doivent quand même traverser le pont n’avaient rien à craindre.

Québec espère rouvrir trois voies le 7 juin, quatre voies le 14 juin et l’ensemble des six voies le 21 juin. Cet échéancier est maintenu pour le moment, malgré le devancement de la première étape. « On travaille d’arrache-pied pour pouvoir rouvrir le pont le plus rapidement possible, mais on garde l’échéancier annoncé précédemment », a dit François Bonnardel.

Sa collègue Chantal Rouleau s’est réjouie de la « bonne nouvelle » de la réouverture du pont. Les difficultés de circulation sont toutefois loin d’être terminées, a dit la ministre déléguée aux Transports. « On maintient les mesures d’atténuation qui sont déjà en vigueur jusqu’à la réouverture des trois voies dans chaque direction », a-t-elle affirmé dans la même conférence de presse. « On maintient la gratuité du pont à péage de l’A30 jusqu’à ce que les trois voies soient ouvertes et, bien sûr, la gratuité de la ligne de train Vaudreuil-Hudson. »

Un député fédéral critique Québec

Jeudi, des voix se sont fait entendre pour réclamer que la reconstruction du pont de l’Île-aux-Tourtes soit elle aussi devancée.

Le député fédéral de Vaudreuil-Soulanges, le libéral Peter Schiefke, a osé s’aventurer dans un champ de compétence purement provincial pour dénoncer une « crise qui était entièrement évitable ».

« Cette fermeture a causé un stress mental indescriptible. Des altercations physiques ont eu lieu entre des automobilistes excédés. Des étudiants ont manqué des examens. Des écoles ont fermé, laissant les enseignants et les parents dans une situation difficile », a-t-il décrit dans une lettre ouverte au ministre Bonnardel. « Notre hôpital le plus proche n’est plus accessible, ce qui entraîne des retards pour les personnes ayant des besoins médicaux urgents. »

Surtout, le député Schiefke affirme que l’échéancier actuel de reconstruction du pont, dont l’inauguration est prévue en 2027, « est tout simplement inacceptable ». L’élu demande au gouvernement Legault de tout faire en son pouvoir afin qu’un nouveau pont soit inauguré au plus tard en 2025.

Après la publication de sa longue lettre ouverte sur les réseaux sociaux, M. Schiefke a refusé d’accorder une entrevue à La Presse.

François Bonnardel met plutôt l’accent sur la date de début du chantier, devancée grâce à l’inclusion de ce projet dans la loi d’accélération des grands travaux publics.

« On fait tout en notre pouvoir pour ramener les délais [de début de chantier] à la fin du printemps 2023, a-t-il dit. C’est ce sur quoi je travaille dès maintenant pour être en mesure de lancer la construction comme plusieurs le souhaitent. J’ose croire que le député fédéral va pouvoir nous donner un coup de main pour toutes les autorisations environnementales que le fédéral doit nous donner pour commencer ces travaux. »

Avec Léa Carrier, La Presse