Des parents et des employeurs s’insurgent contre la fermeture des écoles à l’ouest du pont de l’Île-aux-Tourtes, mardi, alors qu’aucun échéancier de travaux n’a encore été diffusé.

Vendredi, le ministre des Transports, François Bonnardel, avait indiqué qu’un délai approximatif de réouverture devait être rendu public « peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être après-demain ». Lundi en fin de journée, son cabinet n’avait toujours « pas de nouveau à communiquer ». Et selon CBC News, la méthode de réparation n'était toujours pas arrêtée.

Dans le noir, le Centre de services scolaire des Trois-Lacs – qui chapeaute 35 écoles situées à l’ouest du pont – a annoncé sa décision dimanche de ne pas rouvrir ses établissements mardi matin. Elle dit avoir besoin de cette pause « afin de permettre à chacun des établissements d’analyser les impacts de cette situation sur son milieu ».

Sur les réseaux sociaux, des parents ont exprimé leur vive insatisfaction, soulignant que certains des établissements du Centre de services scolaire sont situés à des dizaines de kilomètres du pont de l’Île-aux-Tourtes et ne subiront que très peu d’impacts.

« Il y en a qui voient noir », a confirmé Marie-Claude Nichols, députée de Vaudreuil à l’Assemblée nationale. « Je comprends les parents. Une fois de plus, c’est encore les parents qui écopent. C’est pas beau, les commentaires sur mes réseaux sociaux. »

Lundi avant-midi, Mme Nichols sortait d’une réunion d’urgence avec les autorités gouvernementales et la présidente du Centre de services scolaire. La députée a indiqué qu’elle comprenait l’importance de ne pas laisser des enfants dans un autobus scolaire pendant deux ou trois heures dans la circulation, mais a ajouté qu’elle acceptait mal que la décision s’applique uniformément à toute la région.

Ils ferment demain. La décision n’est pas prise de fermer pour le reste de l’année. Ça va être une journée d’évaluation.

Marie-Claude Nichols, députée de Vaudreuil

Le Centre de services scolaire des Trois-Lacs n’avait pas rappelé La Presse au moment de mettre ce texte en ligne.

« C’est la goutte qui fait déborder le vase »

En plus des parents, des employeurs de la région s’inquiètent des impacts de la fermeture des écoles sur la présence de leurs employés.

La pharmacienne Sandrine Vinet emploie huit ou neuf parents d’élèves du Centre de services scolaire des Trois-Lacs. À moins d’un changement de dernière minute, elle s’attend à devoir se passer de ces salariés mardi.

Elle comprend mal la nécessité de fermer les écoles pour évaluer la situation. « Moi, comme entrepreneure, je ne vais pas fermer mon magasin pour réfléchir à trouver une solution, a-t-elle dit. Ce sont des centaines et des centaines d’élèves qui vont être pris à la maison, qui vont avoir une journée de moins d’enseignement, en plus des grèves, en plus de la pandémie, en plus des fermetures de classes. Ces enfants-là ont besoin de recevoir leur enseignement. »

Mme Vinet se croise les doigts pour qu’un service de garde d’urgence soit mis sur pied à temps pour mardi.

« On a embarqué dans la vaccination, on est vraiment débordés, a-t-elle continué. Tout le monde est au bord de l’épuisement. C’est la goutte qui fait déborder le vase. »

Un moindre mal, dit le syndicat

Au contraire, la présidente du syndicat qui représente les enseignantes des 28 écoles primaires du Centre de services scolaire des Trois-Lacs estime que la fermeture d’une journée constitue un moindre mal.

« On leur a demandé de prendre le temps, mardi matin, de réunir les équipes-écoles pour analyser la situation école par école. C’est ce qu’ils vont faire, a indiqué Véronique Lefebvre. Les enseignants devront se rendre à l’école comme à la normale et noter le temps que ça aura pris. »

Mme Lefebvre espère que ces données pourront servir à prendre la meilleure décision pour fixer la façon dont chaque école finira l’année.

À la fin de la semaine dernière, leur employeur leur a proposé de passer en enseignement à distance, a-t-elle continué. Une option qui n’enchantait pas Véronique Lefebvre.

« Pour nous, l’enseignement à distance n’est pas l’idéal, loin de là, a-t-elle dit. Les élèves ont pris énormément de retard académique, ils l’ont vécu assez longtemps. Il faut que les élèves apprennent à l’école. »