Un ourson s’est baladé pendant plusieurs heures dimanche après-midi dans l’ouest de l’île de Montréal. Des dizaines de spécialistes ont été appelés en renfort afin de maîtriser le jeune animal.

Vers 13 h dimanche, un jeune ours sauvage de moins de 1 an a été aperçu dans le secteur de Dorval, dans l’ouest de la métropole. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a demandé aux résidants du secteur de rester à l’intérieur des domiciles pour leur sécurité.

N’arrivant pas à joindre le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, le SPVM a communiqué avec le service d’urgence pour animaux Sauvetage Animal Rescue. « On faisait une simulation sur un pont. On a eu l’appel, on est arrivés 15 minutes plus tard », raconte Éric Dussault, directeur des opérations et instructeur pour Sauvetage Animal.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

L’équipe du service d’urgence pour animaux Sauvetage Animal Rescue était sur les lieux.

L’ourson perché

Peu après l’arrivée de l’équipe, le jeune ours s’est perché dans un arbre d’une cour résidentielle sur le boulevard des Sources, près du chemin du Bord-du-Lac–Lakeshore.

En milieu d’après-midi, deux agents de la protection de la faune du Québec se sont joints à l’équipe. Armés de leurs fusils tranquillisants, ils ont procédé à la sédation de l’ourson.

Une dose, deux doses, trois doses. L’ourson d’environ 70 livres était toujours bien éveillé et tenait bon dans l’arbre.

Sur les lieux, des dizaines d’habitants s’étaient rassemblés pour observer l’ours. « Depuis deux heures, il descend, il monte, il descend, il monte », raconte Trish Distasio, résidante de Pointe-Claire.

Craignant que le jeune animal s’endorme dans l’arbre, les pompiers ont aussi été appelés en renfort. « Le service incendie s’est présenté sur les lieux afin de déployer des coussins gonflables », a affirmé le porte-parole du corps policier, Raphaël Bergeron.

Ne semblant pas affecté par ses trois doses de sédation, l’ourson a finalement décidé de redescendre de l’arbre par lui-même. Pendant près d’une heure, le jeune ours se baladait d’une cour à l’autre. L’équipe Sauvetage Animal tentait tant bien que mal de le suivre.

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Sauvetage Animal Rescue a pour mission de venir en aide aux animaux en détresse.

La capture

Après une heure de poursuite, l’ourson a grimpé à nouveau dans un arbre. Les agents de la protection de la faune lui ont alors administré une quatrième dose de sédatif.

Les tranquillisants commençaient enfin à faire effet. « Il était en train de se reposer dans la fourche d’un arbre, quand j’ai pris une perche télescopique de 12 pieds [avec un anneau de métal], que j’ai enroulée de justesse autour de son cou », dit Éric Dussault. Il a alors tiré sur la perche, ce qui a fait tomber l’ourson dans une couverture que les membres de l’équipe tenaient fermement au sol.

Malgré les multiples sédations, l’ours demeurait vigoureux. Trois policiers ainsi que des membres de Sauvetage Animal ont été nécessaires afin de le maîtriser et de le faire entrer dans la cage de transport.

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L’ourson a été finalement capturé vers 19 h 30.

L’animal a quitté les lieux vers 19 h 30, à bord du camion de l’équipe de la protection de la faune du Québec. Il sera relocalisé en nature.

Inusité

M. Dussault soutient que c’est très rare de retrouver un ours dans l’île. « Dans ma carrière, c’est arrivé une autre fois il y a 10 ans », affirme-t-il.

Les spécialistes ne savent toujours pas comment le jeune ours s’est retrouvé dans la métropole. M. Dussault rappelle que l’ours est un bon nageur et que l’hypothèse qu’il se soit rendu à la nage de la Rive-Sud vers Montréal n’est pas exclue.