Le chef de police de Montréal, Sylvain Caron, a rapporté jeudi que ses agents sont « exaspérés », « fatigués » et « en ont ras-le-bol » des critiques constantes envers leur travail.

En plus de la pandémie, les publications sur les réseaux sociaux, les discussions autour du désarmement de la police et même, « pour certains », la nomination d’un nouveau conseiller contre le racisme, contribuent à ce sentiment, a affirmé le chef Caron.

« Les policiers en ont ras-le-bol en ce moment de la pression qu’ils subissent au quotidien, a dit le haut gradé en entrevue téléphonique. Il y a plusieurs explications à ça. C’est un enjeu qui est réel et ont en est conscients. Ça nous préoccupe. »

M. Caron réagissait à un reportage de Radio-Canada, diffusé mercredi, qui révélait que des agents de police préfèrent parfois ne pas intervenir face à des situations problématiques, de peur que leur travail ne soit ensuite filmé ou critiqué. Ce « désengagement policier » aurait des impacts sur la capacité de la police à assurer la sécurité publique, selon des intervenants interrogés par la télévision publique.

Le chef Caron reconnaît qu’il y a un risque de désengagement, mais assure que les Montréalais demeurent en sécurité. Les policiers ont prêté serment de protéger le public et effectuent leur travail, a-t-il assuré.

Mercredi, la Fraternité des policiers de Montréal déplorait la nomination d’Alain Babineau comme conseiller aux affaires policières par la commissaire antiracisme de Montréal, Bochra Manai.

« Il est évident qu’un militant plaidant dans les médias contre les policiers et policières est mal placé pour susciter l’adhésion, écrivait le président de l’organisation à ses membres. Un minimum d’apparence d’impartialité aurait été nécessaire pour ce poste. »

Sylvain Caron a reconnu que cette nomination avait irrité certains employés. « C’est peut-être un élément de plus qui s’ajoute à tout ce qui se passe », a-t-il dit, ajoutant toutefois attendre d’en savoir davantage sur le mandat donné à M. Babineau.