Choqués par la récente intervention musclée d’inspecteurs de la STM auprès d’une femme trans et noire dans le métro de Montréal, une cinquantaine de citoyens se sont rassemblés au parc Jarry pour dénoncer « une action inutile et brutale ».

« On vous demande de ne pas parler pour la victime et de ne pas parler aux médias sous aucun prétexte », a indiqué l’un des organisateurs au micro.

« Battue et arrêtée pour 3,50 $ », « Philippe Schnobb you need a new job », pouvait-on lire sur les quelques cartons tenus par la petite foule. Vers 15 h, les manifestants se tenaient debout en cercle dans le calme, la musique étouffant leurs conversations animées.

« Comment deux hommes brutalisent quelqu’un de cette façon ? Pour un ticket de métro ? Je n’ai pas tous les détails, mais en ai-je vraiment besoin pour constater que c’est excessif », explique Monni, un jeune manifestant qui a préféré taire son nom de famille.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

La Société de transport de Montréal (STM) a d’ailleurs ouvert une enquête interne au sujet de cette arrestation jugée brutale par plusieurs internautes, rapportait La Presse le 19 avril dernier.

La séquence filmée par des témoins de l’intervention a été qualifiée de « troublante » par la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Dès juillet, les inspecteurs de la STM accéderont au statut de « constable spécial », ce qui leur conférera plus de pouvoirs pour intervenir. Le conseiller Alex Norris, président de la Commission de la sécurité publique de la Ville, a souligné que ce statut les rendra aussi plus « imputables » de leurs actes.