Le Réseau express métropolitain (REM) se rendra jusqu’à l’aéroport Montréal-Trudeau puisque Aéroports de Montréal (ADM) a obtenu un financement provisoire d’un demi-milliard de dollars pour réaliser son projet de station évalué à environ 600 millions.

Confirmé jeudi au terme de plusieurs semaines de négociations entre Québec et Ottawa, le montage financier devrait dissiper l’incertitude qui planait au-dessus du chantier en raison de la pandémie de COVID-19, qui a plombé les finances de l’exploitant et le gestionnaire des aéroports Montréal-Trudeau et Mirabel.

ADM recevra ainsi un prêt pouvant atteindre 300 millions de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC), un prêt de 100 millions du gouvernement Legault — octroyé par l’entremise d’Investissement Québec — ainsi qu’une contribution de 100 millions de la part de Transports Canada.

ADM assumera les 100 millions restants et dit avoir injecté plus de 45 millions de cette somme jusqu’à présent.

« Notre gouvernement ne pouvait pas envisager un scénario où la station à l’aéroport ne serait pas construite », a affirmé le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, dans le cadre d’une conférence téléphonique réunissant pas moins de trois représentants du gouvernement Trudeau, deux ministres de Québec, le grand patron de la BIC, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, ainsi que le dirigeant d’ADM.

La première phase du REM, un chantier de 26 stations actuellement évalué à 6,5 milliards, mais dont la facture risque d’être révisée à la hausse, doit notamment permettre de relier le centre-ville de la métropole à l’aéroport Montréal-Trudeau.

Initialement, la facture de la station devait être assumée par ADM, mais la crise sanitaire, qui continue de paralyser l’industrie aérienne, a changé la donne. L’organisation avait sonné l’alarme, lançant un appel à l’aide aux différents ordres de gouvernement pour réaliser le projet, qui doit être achevé en 2024.

« En ayant ce (prêt-relais) là, cette période de temps avec un peu d’air frais, cela va nous permettre de remettre les installations au niveau qu’elles se doivent d’être pour participer à la relance (économique) », a dit le président-directeur général d’ADM, Philippe Rainville.

Le prêt de Québec viendra à échéance dans cinq ans, a précisé le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, qui participait à l’annonce.

Du côté de la BIC — qui a déjà injecté 1,3 milliard dans le REM — le financement est échelonné sur 20 ans, avec une première tranche de 150 millions à rembourser à mi-chemin, a expliqué son président-directeur général, Ehren Cory.

« C’est un prêt à un taux d’intérêt assez bas pour ADM jusqu’à ce que le trafic aérien revienne et que l’économie de Montréal retrouve son niveau d’avant la pandémie », a-t-il dit.

La dernière année s’est soldée par une perte de 234 millions pour l’exploitant et le gestionnaire des aéroports Montréal-Trudeau et Mirabel, tandis que ses revenus ont plongé de 60 % pour s’établir à 282,2 millions. Pour sa part, l’achalandage s’est contracté de 73,2 %, à 5,4 millions de passagers.

En 2019, ADM avait affiché un excédent d’environ 98 millions sur des revenus de 707 millions. Le trafic avait atteint un niveau record de 20,3 millions de passagers.