Denis Coderre lance son livre en attaquant directement sa successeure Valérie Plante, dans une entrevue promotionnelle mise en ligne par sa maison d’édition.

L’ex-maire de Montréal a devancé la publication de Retrouver Montréal, son livre-programme, après les révélations de La Presse sur celui-ci, la semaine dernière. Il est arrivé sur les tablettes dans les dernières heures, une semaine plus tôt que prévu.

« Je voulais partager d’où je venais et dire : c’est là qu’on s’en va », explique Denis Coderre dans une entrevue accordée à son propre éditeur et dont l’enregistrement a été mis en ligne sur la page Facebook des Éditions La Presse. Les Éditions La Presse ont été vendues à COOPSCO l’automne dernier.

C’est la première fois que l’ex-maire de Montréal s’exprime de vive voix au sujet de son livre. L’entrevue aborde surtout le processus d’écriture de l’ouvrage. « Au début, tu te sens imposteur. […] Je suis un gars plus tribun, plus parler, dit-il. [Mais] j’y ai pris goût. »

« Ce livre-là va forcer à parler de fond et à parler de contenu », affirme M. Coderre, qui qualifie l’écriture de « magnifique aventure » avec un potentiel « extrêmement libérateur ». « Ç’a été un peu mon cercle de guérison », ajoute-t-il, affirmant vouloir remettre Montréal sur pied comme il s’est remis sur pied après la défaite et sa « crise personnelle » de 2017.

« Crois ou meurs » et « jusqu’au-boutisme »

Le politicien ne se fait pas prier pour attaquer frontalement sa rivale dans la course à la mairie de l’automne prochain.

« On sent qu’on a perdu une certaine magie. On sent que Montréal n’est pas pour tous les Montréalais. On sent un certain clientélisme », dit-il d’entrée de jeu, pour expliquer ce qui l’a poussé à écrire un livre.

Plus tard dans l’entrevue, il continue dans la même veine : « On mérite mieux que le “crois ou meurs” et le jusqu’au-boutisme qu’on vit présentement. C’est pour ça que je veux retrouver Montréal, parce que [actuellement], ce n’est pas le Montréal que je connais. C’est comme : si tu penses pas comme moi, t’es de la merde. »

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante n’a pas voulu commenter le contenu de cette entrevue. Plus tôt cette semaine, elle s’était réjouie d’un ton moqueur que l’ouvrage intègre des projets de développement de transport en commun.

« J’étais vraiment épatée de voir que, finalement, Denis Coderre considère que ma ligne rose est une bonne idée, parce que lors de la dernière campagne, il en riait ouvertement, a-t-elle dit, en marge d’une conférence de presse. Moi, j’ai tenu mon bout, j’ai continué. »

« Le transport collectif, c’est la clé pour donner des options aux Montréalais et aux Montréalaises, pour diminuer nos gaz à effet de serre », a ajouté Mme Plante. « Tant mieux si M. Coderre voit la lumière et considère que le transport collectif, c’est important. »

L’ouvrage, signé par M. Coderre et un « comité de rédaction », fait une large place aux projets de l’ex-maire en matière de transport en commun, dont des propositions de nouveaux axes, avec des tronçons souterrains et d’autres, aériens.