Montréal ne portera pas en appel le jugement de la Cour supérieure rendu en décembre qui l’oblige à « mettre fin immédiatement » aux directives empêchant la directrice de cabinet de Sue Montgomery, Annalisa Harris, de communiquer avec les fonctionnaires de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.

« Nous vous confirmons qu’il n’y aura pas de démarche pour en appeler de la part de la Ville », avance par écrit une porte-parole de la Ville, Audrey Gauthier.

Celle-ci précise toutefois que « le processus disciplinaire contre Sue Montgomery à l’initiative de la Commission municipale du Québec suit en cours ». L’organisme doit en effet tenir des audiences en avril, afin de trancher sur une série d’autres manquements déontologiques potentiels qui sont reprochés à l’ancienne journaliste.

Dans une déclaration transmise à La Presse en soirée, la mairesse Montgomery réclame quant à elle des « excuses publiques » de Valérie Plante envers sa directrice de cabinet, pour avoir « fait de sa vie un véritable enfer au cours de l’année écoulée ». Mme Montgomery exige aussi de la chef de Projet Montréal qu’elle s’excuse « auprès de la population » de son arrondissement.

Sue Montgomery demande enfin à la mairesse Plante « de s’assurer que tous les fonctionnaires de la Ville de Montréal respectent la loi ». « Les Montréalais ont droit à une gouvernance saine et imputable. Il est nécessaire et urgent de déclencher un examen indépendant sur l’enquête bâclée du contrôleur général Alain Bond et son mépris pour les politiques de la ville », rajoute-t-elle.

Rappelons que c’est le rapport d’Alain Bond qui avait engendré l’exclusion de Sue Montgomery du caucus de Projet Montréal, en janvier 2020, après que la principale intéressée ait refusé de congédier Annalisa Harris. Celle-ci faisait alors l’objet d’allégations liées à du harcèlement psychologique.

Je tends une branche d’olivier à la mairesse Plante. Travaillez avec moi et mon conseil dans l’intérêt de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.

Sue Montgomery, mairesse d’arrondissement

Le tribunal avait tranché

Début décembre, la Cour supérieure avait donné partiellement raison à la mairesse d’arrondissement, dans la guerre qui l’oppose à l’hôtel de ville de Montréal depuis des mois maintenant. Le tribunal avait toutefois reproché à chaque camp d’avoir « exagéré » dans ce dossier.

« Ni la Réglementation de la Ville, ni la fonction publique, si louables que soient leurs intentions, ne peuvent faire échec au droit de la mairesse, élue démocratiquement, d’avoir accès aux rapports », a écrit le juge Bernard Synnott.

Quant à la décision de la Ville de Montréal d’empêcher la directrice de cabinet d’avoir accès aux fonctionnaires, « la ligne du raisonnable est dépassée », avait statué le magistrat. Ce dernier a donc autorisé Mme Montgomery à avoir accès au rapport, en plus de forcer Montréal à annuler sa directive interdisant les contacts entre sa directrice de cabinet et les fonctionnaires de l’arrondissement.