Le compte moyen de taxes foncières résidentielles augmentera de 2 % l’an prochain à Montréal et financera notamment une hausse importante du budget de la police.

La métropole doublera aussi ses dépenses consacrées à l’itinérance et continuera d’investir dans le réseau de pistes cyclables ainsi que dans le transport collectif.

C’est ce qui ressort de la présentation, mercredi, du premier budget de l’administration Plante depuis sa réélection le mois dernier.

« Il s’agit d’un budget qui est responsable, qui respecte la capacité de payer de la population, a fait valoir Valérie Plante. Il est cohérent avec les priorités qui guident nos actions et que nous partageons avec la population : l’abordabilité de la métropole, la sécurité urbaine, la transition écologique et la vitalité de nos quartiers. »

« La bonne nouvelle c’est que la Ville de Montréal a — jusqu’à maintenant — bien résisté à la pandémie », a-t-elle ajouté.

En plus de l’augmentation du budget du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de plus de 6 % (et 120 postes supplémentaires), les intérêts à payer sur la dette de la Ville et les transferts aux arrondissements pèseront particulièrement lourd sur les finances de la Ville l’an prochain.

Au total, le budget de la Ville frôlera les 6,5 milliards, en hausse de 1,3 % par rapport à 2021. En incluant le remboursement (non récurrent) du déficit du budget de l’agglomération, la hausse atteint plutôt 4,7 %.

83 $ de plus pour l’unifamiliale moyenne

En campagne électorale, la formation politique de Valérie Plante s’était engagée à limiter la hausse de taxes foncières à l’inflation ou à 2 %, selon la donnée la plus basse. Le budget présenté mercredi respecte cette promesse.

« Avec une forte inflation anticipée pour la prochaine année, la population s’apprête à faire face à des augmentations de leurs dépenses quotidiennes liées au logement, aux aliments et au transport. Nous avons pris cette réalité en considération », a affirmé la mairesse Plante. « Pour protéger le pouvoir d’achat des Montréalaises et des Montréalais, la hausse de taxes sera limitée à 2 %, tel que promis. »

Cette augmentation représente 83 $ de plus pour la maison unifamiliale moyenne (évaluée à 526 000 $), 97 $ pour le plex moyen (évalué à 606 000 $) et 7 $ pour le condo moyen (évalué à 361 000 $). Les condos profitent actuellement d’une mesure de rééquilibrage fiscale s’étendant sur plusieurs années.

La hausse moyenne de 2 % cache en fait une variation importante selon les arrondissements. Les résidants de L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève verront ainsi leur compte de taxes augmenter de 5,1 %. Ceux du Plateau-Mont-Royal et de Verdun devront dépenser en moyenne 3 % de plus. À l’autre bout du spectre, la hausse n’atteindra que 0,1 % à Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et 0,6 % à Montréal-Nord.

Pour les immeubles non résidentiels, la hausse est plus basse, avec 1,5 % d’augmentation en moyenne. « Les petits commerces ne sont pas en reste », a vanté la mairesse.

Les Montréalais avaient profité d’un gel de leurs taxes foncières en 2021 pour cause de pandémie. Le gouvernement provincial avait injecté massivement des fonds dans le budget municipal, ce qui lui permettait de ne pas afficher de déficit.

La pandémie se fait encore sentir

La pandémie de COVID-19 se fait encore sentir dans les finances de la Ville : les revenus tirés des amendes de circulation et de stationnement ont été moins importants que prévus en 2021, conséquence du couvre-feu du début de l’année et des mesures de gratuité du stationnement instaurées par l’administration au centre-ville.

Pour 2022, un lent retour à la normale est prévu. Les impacts du variant Omicron sont toutefois difficiles à prévoir et le budget a été bouclé avant que celui-ci ne déferle sur le Québec.

« Malheureusement, les défis s’annoncent encore nombreux en 2022 », a dit Mme Plante. « Nous allons continuer à être présents et proactifs. »

Malgré la pandémie, Montréal prévoit que le « dynamisme » de son marché immobilier continue sur sa lancée. La Ville espère encaisser 66 millions de plus qu’en 2021 en taxe de bienvenue. Celle-ci sera d’ailleurs augmentée pour les transactions de plus de 2 millions. Cette hausse tient compte « d’une possible fluctuation dans le nombre de grandes transactions », indique le document budgétaire.