La mairesse de Montréal, Valérie Plante, souffre de « symptômes modérés » de la COVID-19, a-t-elle confié lundi, au surlendemain de son diagnostic. Devant la hausse du nombre de cas et la croissance du variant Omicron, elle n’exclut pas de réutiliser l’état d’urgence comme elle l’a fait par le passé.

En marge d’une entrevue avec La Presse, Valérie Plante a indiqué se sentir fatiguée et être enrouée. Elle maintient toutefois l’essentiel de son programme pour les trois prochains jours, avec une séance du conseil municipal et la présentation de son budget d’ici Noël.

« Je pense que je m’en sors quand même assez bien, comparativement à certaines personnes qui ont des symptômes très, très forts », a-t-elle dit d’une voix éraillée, par vidéoconférence. « Ça va. Ça pourrait aller mieux, mais ça pourrait aller pire. »

C’est quand même frappant. Malgré [le fait] qu’on soit bien protégés, ça surprend.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Mme Plante a annoncé samedi sur les réseaux sociaux qu’elle avait reçu un résultat positif après avoir passé un test de COVID-19. Elle avait passé le test à la suite d’un « cas de COVID-19 dans [son] entourage ». Au provincial, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, est aussi en isolement jusqu’au 25 décembre après avoir reçu un résultat positif. Sur Twitter, il a indiqué que ses proches et lui se portaient bien.

Devant la hausse fulgurante des cas dans la population depuis une semaine, la mairesse encaisse le coup. « C’est dur pour le moral, a-t-elle reconnu. Comme pour la plupart des Québécois et des Québécoises en ce moment, c’est dur pour le moral ce qui se passe, ce variant qui est extrêmement contagieux. »

Renouveler l’état d’urgence ?

À ce stade-ci, Mme Plante n’a pas exclu de réutiliser l’état d’urgence sur le territoire montréalais si la situation l’exige. En août dernier, l’état d’urgence a été levé après 17 mois consécutifs, mettant ainsi fin à cette mesure qui consacre une série de pouvoirs extraordinaires à la Ville. « Toutes les possibilités sont sur la table. S’il le faut, on ne va pas hésiter à le réutiliser », a indiqué la mairesse à ce sujet.

Lundi, au conseil municipal, le chef de l’opposition officielle au conseil municipal, Aref Salem, a d’ailleurs demandé à la mairesse de « retourner en état d’urgence » afin de donner toute la latitude d’action nécessaire à la municipalité. Pour lui, c’est le seul moyen de « participer à l’effort collectif » contre le virus.

En entrevue, Mme Plante a affirmé en effet que l’état d’urgence était un outil parmi d’autres dans son coffre, qui pourrait se révéler encore pertinent « en fonction de l’évolution du variant » Omicron. « Il est très fort, il se répand comme une traînée de poudre ! », a-t-elle affirmé à ce sujet.

« C’est sûr que la situation idéale, ce n’est pas un confinement complet. Le mieux, ça serait qu’on puisse garder, avec des réservations et les mesures sanitaires, nos installations ouvertes. Mais évidemment, si la Santé publique décidait de fermer, on n’aura pas le choix », enchaîne-t-elle au passage.

La numéro 2 de l’administration Plante, Dominique Ollivier, a rencontré lundi soir le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, afin de discuter des mesures à prendre face à la flambée des cas.

Le tout survient alors que, devant la forte hausse des cas au Québec, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé a fait le point sur la situation de la pandémie en début d’après-midi. Il a annoncé que les bars, les casinos, les cinémas, les gyms et les salles de spectacle fermeraient dès 17 h lundi soir. Les écoles primaires et secondaires fermeront aussi leurs portes dès lundi soir, et ce, jusqu’au 10 janvier prochain. Pour les écoles dont le retour était prévu avant cette date, l’enseignement se fera à distance.