(Montréal) Malgré la pluie verglaçante et le vent, la grande journée de la 19e Guignolée du Dr Julien a récolté au moins 1,3 million en dons samedi à Montréal.

« C’est plus que d’habitude », s’est réjoui le Dr Gilles Julien en entrevue téléphonique dimanche. L’année dernière, la journée de lancement avait donné 1,1 million. « Chaque année depuis 19 ans, ça a été comme ça, en croissance », a-t-il expliqué.

Pourtant, la journée de samedi s’était annoncée « stressante », alors que la météo peu attirante faisait peser un nuage sombre sur les diverses activités prévues, comme « on ne pouvait pas faire rentrer les gens à l’intérieur » à cause des mesures sanitaires.

Pour son retour en présentiel, la fondation a remis sur la glace sa traditionnelle partie de hockey-bottine avec les enfants du centre La Ruelle d’Hochelaga. Dans plusieurs lieux dans la ville, musiciens, cracheurs de feu et même le père Noël se sont rassemblés, alors que les visiteurs pouvaient déguster des produits de cabane à sucre.

« Des gens sont venus, mais pas beaucoup […] pas autant qu’on aurait espéré », a raconté le Dr Julien. Au moment des évènements, il ne savait pas encore que les bénévoles stationnés sur plusieurs coins de rue recevaient de nombreux dons. Aussi, « les gens ont grandement préféré donner par internet » plutôt que de braver la pluie.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA GUIGNOLÉE DU DR JULIEN

La Guignolée du Dr Julien aura lieu jusqu’au 15 janvier prochain, pour financer trois centres de pédiatrie sociale communautaire qui y sont rattachés.

En première ligne

Cette pratique regroupe un éventail d’intervenants― Médecins, psychothérapeutes, travailleurs sociaux, spécialistes juridiques, etc. ― qui travaillent de concert pour répondre aux besoins d’enfants en difficulté.

Ils peuvent ainsi « dépister les enfants les plus vulnérables » et « poser des diagnostics », mais aussi offrir « un service d’accompagnement pour les familles », le tout « sans jugement », a indiqué le Dr Julien, insistant sur le fait que le but est de travailler en coopération avec la communauté et de prévenir les placements en familles d’accueil.

Dans son rapport d’avril dernier, la commission Laurent sur les droits des enfants recommandait d’« agir en prévention, d’abord et avant tout », notamment en soutenant les parents, a-t-il rappelé.

Au Québec, « nos systèmes sont dépassés, a affirmé le Dr Julien, alors nous nous occupons des enfants qui tombent entre deux chaises ». Il a cité l’exemple d’un enfant qui ne parle pas à 3 ans, et qui pourrait attendre jusqu’à ses 5 ans avant de voir un spécialiste dans le réseau public.

« Nous sommes en première ligne, ce qui soulage la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse) et les hôpitaux. »