La victoire de Gracia Kasoki Katahwa à la tête de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce a été confirmée, mercredi, alors que la mairesse de Montréal critiquait l’organisation du dernier scrutin.

Valérie Plante s’est réjouie de la courte victoire de Mme Katahwa, mais a dénoncé les « grosses barrières » auxquelles certains Montréalais ont eu à faire face pour s’inscrire sur la liste électorale.

Mme Katahwa, une candidate de Projet Montréal, a fait l’objet d’un nouveau dépouillement dans les dernières semaines, à la demande de son adversaire Lionel Perez.

Le tribunal a finalement déterminé que Mme Katahwa avait obtenu 11 964 votes, contre 11 803 pour M. Perez, selon une copie de la décision. Elle devient donc la première Noire à être élue mairesse à Montréal.

« On est vraiment très, très, très contents de cette nouvelle ce matin. On est prêts et prêtes à travailler », a dit Mme Katahwa mercredi matin, en marge du dévoilement du comité exécutif de Valérie Plante. « Je ne peux pas être plus heureuse. […] J’ai hâte, j’ai très hâte de commencer à travailler. »

Lionel Perez, qui siégeait comme chef de l’opposition jusqu’à l’élection, a concédé la victoire dans une déclaration effectuée sur les réseaux sociaux.

Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce est l’arrondissement le plus populeux de Montréal avec plus de 165 000 habitants.

Il était dirigé depuis 2017 par Sue Montgomery, élue sous la bannière de Projet Montréal, mais exclue du caucus du parti en 2020. Mme Montgomery était candidate à sa propre succession, mais a été battue à plate couture.

La victoire de Lisa Christensen de Projet Montréal, conseillère de ville du district de Pointe-aux-Prairies, dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, a aussi été confirmée par un tribunal mercredi. Elle l’a remporté par 13 votes sur son adversaire Vincent Girard.

Mardi, c’est la conseillère municipale du district Loyola, dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Despina Sourias, qui a été confirmée dans son poste. Elle aussi a été élue sous la bannière de Projet Montréal.

« Un frein pour la démocratie »

Valérie Plante n’a toutefois pas gardé son sourire tout le long de la journée de mercredi.

Elle a profité de son point de presse pour critiquer l’organisation derrière le dernier scrutin — Élections Montréal — et ses « grosses barrières » procédurales constituant « un frein pour la démocratie ». Mme Plante a même semblé la blâmer pour le faible taux de participation (38 %) du scrutin du 7 novembre dernier.

Mon point négatif, c’est vrai qu’il est beaucoup tourné vers Élections Montréal. Je trouve ça inacceptable que ce soit si difficile d’aller voter au niveau municipal, alors qu’au provincial et au fédéral, on ne fait que présenter sa preuve de résidence.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

La procédure d’inscription sur la liste électorale pour les Montréalais « est d’une complexité qui défavorise, qui n’encourage pas les gens à aller voter, dont les jeunes ».

« J’espère que Élections Montréal va faire une introspection, va faire une réflexion », a-t-elle souligné.

L’organisme lui a répondu vendredi en fin d’après-midi : « Il est important de préciser que l’inscription à la liste électorale est un processus encadré par la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités et qu’Élections Montréal applique les règles », a indiqué la porte-parole Mathilde St-Vincent par courriel.

« Nous sommes assurément attentifs aux commentaires reçus qui font état d’obstacles au vote et sommes ouverts à prendre part à la discussion pour améliorer les pratiques dans le cadre légal prescrit », a-t-elle continué.