Entre 20 et 30 % des 9400 espaces de stationnement situés le long du Réseau express métropolitain (REM) seront payants, vient de trancher la Caisse de dépôt. L’organisme, qui affirme « répondre à la demande » d’une partie de la population, vise ainsi à « accentuer l’usage du transport collectif tout au long de la journée ».

Ces informations, d’abord révélées par le Journal de Montréal jeudi, ont en effet été confirmées à La Presse par le porte-parole de CDPQ-Infra, Jean-Vincent Lacroix, en fin de journée. « La vaste majorité du stationnement va demeurer gratuit, on vise toujours de 70 % à 80 % des espaces, mais on souhaite aussi avoir de 20 % à 30 % d’espaces réservés liés à une tarification », explique-t-il à ce sujet.

Il sera donc possible de payer un certain montant, chaque mois, pour pouvoir se stationner près d’une station du REM, pour ensuite embarquer dans les wagons. La majorité des espaces réservés le seront sur une base mensuelle, mais quelques-uns pourraient aussi ne l’être que quotidiennement. Le prix qu’il en coûterait pour chaque abonnement n’a « pas encore été arrêté », mais la Caisse veut un coût « raisonnable ».

« C’est certain qu’il ne faudra pas que le prix soit un frein à l’utilisation. On veut avoir quelque chose de raisonnable », illustre en ce sens M. Lacroix, en rappelant que des stationnements réservés payants existent déjà à Laval et Longueuil, aux abords du métro. Il n’est pas non plus exclu que les prix augmentent au fur et à mesure de l’ouverture des antennes du réseau, prévue de manière graduelle.

Trouver un équilibre

Son groupe dit vouloir « trouver un équilibre » entre les besoins de la population et l’accès aux stations. « Quand on regarde les bonnes pratiques un peu partout à travers le monde, on constate qu’une partie des gens cherchent à se stationner en-dehors des heures de pointe. Ces espaces réservés-là permettraient aux gens de se stationner vers 10 h, sans que ce ne soit compliqué », poursuit le porte-parole.

Pour accentuer l’usage du transport collectif tout au long de la journée, une façon d’y arriver, c’est d’avoir cette offre d’espaces réservés.

Jean-Vincent Lacroix, porte-parole de CPDQ-Infra

Ce dernier précise d’emblée que des espaces réservés vont être offerts gratuitement à certaines catégories d’usagers, notamment les personnes à mobilité réduite ou les propriétaires de voitures électriques et les covoitureurs. « On a aussi des échanges avec Communauté et BIXI Montréal pour justement avoir d’autres types d’accès à ces stations », affirme M. Lacroix.

La Caisse rappelle que plusieurs usagers « demandaient » à avoir des espaces réservés payants depuis les derniers mois. La mesure s’appliquera à toutes les stations où cela demeure possible, dont le terminus Panama de Brossard ou celui de Deux-Montagnes. Mais au centre-ville, les stations McGill et Édouard-Montpetit à l’inverse, ne bénéficient pas « d’assez d’espaces » pour un stationnement incitatif.

Au-delà du stationnement, CDPQ Infra affirme aussi être « en train de modifier les accès par autobus » aux différentes futures stations du REM. Une partie du budget qui sera dégagé avec l’argent des stationnements inactifs ira d’ailleurs à « la bonification des accès aux stations », promet-on.