Stéphane Boyer, dauphin du maire sortant Marc Demers, a remporté la victoire dimanche soir, permettant au Mouvement lavallois de conserver le contrôle de l’hôtel de ville de Laval au terme d’une lutte à trois qui s’est avérée moins serrée que prévu.

Avec 41,3 % des voix, il a devancé ses deux principaux adversaires, Michel Trottier, chef du Parti Laval, qui a obtenu 25,2 % des voix, et Sophie Trottier, cheffe d’Action Laval, avec 24,2 % des voix.

Sa victoire a été confirmée un peu avant 21 h.

À 33 ans, Stéphane Boyer devient le plus jeune maire de l’histoire de Laval.

« Je reçois cette victoire comme un vote de confiance », a-t-il dit à La Presse, au resto-bar Carlos & Pepe, à Laval, où le parti avait donné rendez-vous à ses partisans.

« Ma plus grande fierté, et de loin, oui, il y a des projets, oui, il y a des règlements, mais moi, c’est vraiment l’équipe qu’on a construite », a-t-il ajouté dans son discours de la victoire devant une salle archi-bondée.

Le nouveau maire de Laval, troisième ville en importance du Québec, disposera également d’une solide équipe au conseil municipal, puisque son parti a remporté 14 des 21 postes de conseillers. Action Laval a fait élire cinq conseillers et Parti Laval en a fait élire deux.

Dans le district de Renaud, la lutte était extrêmement serrée : 37,1 % pour le parti de Sophie Trottier et 37,60 % pour le parti de Stéphane Boyer.

« Ça va mal ! Je m’attendais à beaucoup plus que ça avec la campagne qu’on a faite », a lancé à La Presse Michel Trottier, visiblement déçu.

« Suspense jusqu’à la dernière minute »

Ces résultats peuvent surprendre. Le seul sondage réalisé pendant la campagne électorale lavalloise, CROP – Radio-Canada, prévoyait une lutte à trois serrée. M. Boyer, avec 14 % des intentions de vote, devançait légèrement ses deux adversaires, qui recueillaient chacun 11 % des intentions de vote. Ce qui étonnait, toutefois, c’était la proportion très élevée des indécis, 56 %.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Partisans de Stéphane Boyer réunis au resto-bar Carlos & Pepe, à Laval

Avec un tel taux d’indécis, il n’est pas étonnant que le taux de participation aux élections ait été si peu élevé. Moins de 30 % des 311 562 électeurs inscrits se sont présentés aux urnes. Ce taux de participation est inférieur à celui qui avait été observé en 2017, soit 36,3 %.

J’étais assez sûr que le Mouvement lavallois remporterait l’élection. Mais il y a eu un seul sondage, avec beaucoup d’indécis. On naviguait un peu à l’aveugle. Donc, c’était le suspense jusqu’à la dernière minute.

Stéphane Boyer, nouveau maire de Laval

Même si son parti reste au pouvoir, sa victoire contraste avec celle de son prédécesseur, Marc Demers, qui, en 2017, avait remporté 19 des 21 districts de Laval et obtenu 46 % des suffrages.

En portant au pouvoir le Mouvement lavallois pour un troisième mandat, les citoyens de Laval s’inscrivent dans une tradition bien enracinée, celle d’un attachement à la continuité, couplée, comme on le voit avec le taux de participation, à une certaine indifférence à la vie politique municipale. Rappelons que l’ex-maire Gilles Vaillancourt, reconnu coupable de fraude en 2016, a régné pendant 23 ans à la tête de Laval, de 1989 à 2012.

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Marc Demers, ancien maire de Laval, à qui succède Stéphane Boyer

« Je suis content », a réagi M. Demers, qui a passé la soirée au Carlos & Pepe. « C’est le fruit du travail qu’on a fait depuis huit ans, parce que ça a été un travail d’équipe. Stéphane Boyer a fait un travail colossal à titre de vice-président du comité exécutif et de maire suppléant. Alors, la population l’a reconnu. »