Denis Coderre veut augmenter l’utilisation des systèmes de redevance-remise (ou « bonus-malus ») sur les chantiers montréalais, afin d’inciter les entrepreneurs à travailler plus rapidement. Il compte aussi mener certains chantiers l’hiver, dont les réhabilitations d’égouts, pour réduire les nuisances.

Il y aura ainsi plus « d’incitatifs pour ceux qui finissent plus tôt », a martelé M. Coderre lors d’un point de presse jeudi, devant un chantier de la rue Peel. « Je me rappelle que sur Saint-Denis, en 2016, on avait terminé les travaux un mois avant la date prévue, avec ce système-là. On doit être implacable pour ceux qui ne remplissent pas leurs promesses », a-t-il insisté.

S’il dit comprendre les « réalités » de l’industrie, des compromis demeurent possibles, selon le chef d’Ensemble Montréal. « Oui, il y a des chantiers qui coutent plus cher et parfois, l’entreprise en a trois-quatre en même temps, mais les gens avec raison ont l’impression des fois qu’il y a des cônes qui sont là pendant trois semaines. Et on ne voit pas personne », a-t-il encore renchéri.

Ensemble Montréal avait déjà pressé la Ville d’en faire plus à ce chapitre, au cours du dernier mandat. Dans les contrats publics, il demeure assez fréquent que Montréal prévoit des primes ou des sanctions aux entrepreneurs, en fonction de leur rapidité.

M. Coderre, qui s’engage à interdire la tenue de travaux sur deux rues parallèles « en même temps », compte aussi mener les travaux de réhabilitation d’égouts l’hiver, dans le but d’éviter que ceux-ci ne « paralysent la métropole ». « Est-ce qu’il y a des choses qu’on est capables de faire davantage en souterrain à l’année ? », s’est interrogé l’ex-maire, en promettant de s’y pencher.

« Les travaux 24 heures sur 24, pour moi, ça n’a pas d’allure. C’est une question de qualité de vie pour les travailleurs. On va les brûler et ça va augmenter les prix », a par ailleurs dénoncé l’ancien maire, dans une attaque directe contre son adversaire, Valérie Plante, qui a promis à la mi-octobre d’autoriser les travaux sans interruption dans certains secteurs du centre-ville, pour limiter leur durée.

50 millions de plus pour la voirie

Outre l’augmentation du budget pour l’entretien des routes – un engagement qu’elle n’a toutefois pas chiffré –, l’équipe Coderre promet d’investir 50 millions par année dans un « plan d’entretien préventif de la voirie ». Le parti a aussi réitéré vouloir « réinvestir » les 100 millions dans la réfection des rues locales qui ont été coupés par l’administration Plante dans la dernière année.

Le conseiller sortant du district Norman-McLaren, Aref Salem, a aussi promis de créer des partenariats avec les universités pour « trouver des solutions innovantes » en matière d’apaisement des chantiers. « Pour régler un problème, il faut d’abord le reconnaître. Il y a un manque de communication entre la Ville, les arrondissements et le privé », a-t-il déploré.

À l’image de ce qu’il avait fait en 2015, M. Coderre entend créer une « base de données » qui regrouperait « tous les travaux prévus ou envisagés dans la métropole ». Une « politique de bonne gestion » serait aussi mise sur pied, a annoncé la conseillère sortante du district Ovide-Clermont, Chantal Rossi, obligeant la Ville à présenter annuellement un bilan du respect des échéanciers et des dépassements de coûts sur les chantiers.

Chez Projet Montréal, le vice-président sortant du comité exécutif, Sylvain Ouellet, a rétorqué jeudi « qu’Ensemble Montréal n’est pas allé chercher trop loin pour des idées visant à améliorer la circulation à Montréal, puisqu’ils se sont fortement inspirés des mesures déjà mises en place lors de notre premier mandat ». « Notre équipe a investi massivement depuis quatre ans pour renverser l’important déficit d’entretien et s’occuper de nos routes », a-t-il défendu.