Montréal et la Santé publique rendront disponibles environ 300 places supplémentaires dans les ressources d’hébergement en itinérance, à l’approche de l’hiver. Un nouveau service d’aide 24 heures sur 24 sera également ouvert pour desservir les personnes autochtones.

« Nous mettons tout en œuvre pour nous assurer que non seulement les personnes les plus vulnérables aient un endroit où se loger par période de grand froid, mais qu’elles aient aussi accès à un éventail de ressources. Personne ne devrait avoir à lutter pour sa survie dans des conditions d’extrême précarité », a expliqué la directrice adjointe aux partenariats urbains du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, Caroline Dusablon.

Au total, le réseau pourra offrir jusqu’à 1550 « places dédiées » cet hiver ; de ce nombre, 1200 seront disponibles dès le 1er novembre prochain. Les autres ouvriront graduellement. Le plan, qui s’échelonne jusqu’en mars 2022, prévoit aussi 200 places pour des personnes dont la pandémie a fragilisé les revenus et l’accès au logement.

Un centre dédié aux personnes itinérantes autochtones devrait aussi être ouvert dans les prochains jours. Il sera ouvert sept jours sur sept, 24 heures sur 24. On ignore toutefois pour le moment sa localisation exacte, des travaux étant toujours en cours en vue de son ouverture officielle.

Comme l’an dernier, plusieurs haltes-chaleur seront aussi déployées sur le territoire. Une dizaine d’entre elles sont prévues, notamment dans le centre-ville, sur le Plateau-Mont-Royal, dans Villeray, Montréal-Nord, Côte-des-Neiges et Lachine, pour ne nommer que celles-là.

Au cabinet de la mairesse sortante, Valérie Plante, on a salué mardi « l’effort pour répondre aux besoins spécifiques des personnes autochtones en situation d’itinérance ». « Ce type de service assurera une meilleure stabilité et contribuera à créer des liens plus forts, qui permettront de mieux les accompagner vers des solutions pérennes », a indiqué l’attachée de presse, Catherine Cadotte.

« L’itinérance exige plus que de l’aide d’urgence à la pièce et pour offrir une meilleure prévisibilité financière aux organismes communautaires, Projet Montréal doublera les investissements de la Ville de Montréal dédiés à l’itinérance, les faisant passer de 3 millions à 6 millions par année, tout en développant 1200 unités dédiées aux personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir au cours du prochain mandat », a-t-elle rappelé du même souffle.

Dans les rangs de Denis Coderre, le porte-parole en itinérance, Benoit Langevin, a salué les mesures, en rappelant toutefois que son parti « s’est engagé à étendre les services des haltes-chaleur 24 h sur 24, 7 jours sur 7 ». « L’objectif est non seulement d’offrir un lieu à l’abri des grands froids, mais également d’en faire un lieu thérapeutique facilitant une trajectoire vers du logement. Aussi, pour faciliter la cohabitation harmonieuse entre les utilisateurs des ressources et les citoyens des quartiers, nous allons privilégier un travail en amont concerté avec les organismes du milieu communautaire local », a-t-il rappelé en ce sens.

Mi-octobre, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, avait dit vouloir « amener un changement de culture » dans la prise en charge des sans-abri au Québec, en dévoilant son très attendu plan national pour lutter contre l’itinérance. Une somme de 280 millions sera investie sur une période de cinq ans, dont un montant de 77 millions pour le maintien ou l’accès au logement des personnes en situation de précarité. Environ 57 millions iront aussi à l’augmentation de « services d’accompagnement » vers le logement de transition et le logement permanent supervisé.