Denis Coderre n’attend pas les résultats du scrutin du 7 novembre prochain pour remplir son agenda : il vient d’inviter les autres grandes villes canadiennes à un sommet sur la montée de la violence urbaine qui aurait lieu s’il est élu.

La Presse a obtenu la lettre envoyée mercredi par l’ex-maire de Montréal à ses éventuels vis-à-vis.

« L’insécurité a augmenté à Montréal et dans d’autres grandes villes canadiennes au cours des derniers mois », a-t-il écrit au Torontois John Tory, à Jyoti Gondek de Calgary et au Vancouvérois Kennedy Stewart, entre autres. « Les villes canadiennes doivent s’unir et parler d’une même voix face à Ottawa pour demander un meilleur encadrement des armes à feu, un meilleur contrôle à la frontière et des améliorations au Code criminel. »

« Dans les dernières années, le nombre d’homicides per capita a augmenté au pays, écrit M. Coderre. Je sais que ce sont des inquiétudes partagées par toutes les grandes villes canadiennes. » Dans sa lettre, le candidat à la mairie cite le cas de l’adolescente Meriem Boundaoui, victime collatérale de coups de feu tirés l’hiver dernier dans Saint-Léonard.

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Mémorial en l'honneur de Meriem Boundaoui, en février dernier

Denis Coderre répète sur toutes les tribunes, depuis le début de sa campagne, que les Montréalais sont surtout préoccupés par la sécurité. La vague de fusillades concentrées dans le nord-est de Montréal depuis le début de l’année 2021 constituerait – à son avis – une démonstration de l’échec de l’administration Plante à lutter contre la violence. La remise en question de l’armement de l’ensemble des policiers municipaux par les militants de Projet Montréal, au printemps dernier, lui a donné du grain à moudre.

Plafond de 2 % pour les hausses de taxes

Par ailleurs, en début de journée, Denis Coderre avait promis de plafonner à 2 % (ou au taux d’inflation si celui-ci est inférieur) la hausse annuelle de taxes foncières des Montréalais s’il est élu. Ce plafond inclura les augmentations locales des arrondissements qui seront contrôlés par son parti.

« Montréal a besoin d’un redressement de ses finances mené par des experts », a-t-il affirmé, flanqué de ses candidats Alan DeSousa et Nadine Gelly. « On a besoin de vrais gestionnaires. »

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Nadine Gelly, Denis Coderre et Alan DeSousa, mercredi

Denis Coderre a peint un portrait sombre de l’état des finances publiques. « On est au niveau de la tutelle financière [du provincial] », a-t-il dit, plaidant que Montréal ne maintenait sa cote de crédit qu’à cause du soutien de Québec.

Depuis deux ans, nous sommes dépendants du gouvernement [du Québec] pour boucler le budget.

Denis Coderre, candidat à la mairie

En réponse aux questions sur la façon de rééquilibrer le budget de Montréal, l’ex-maire a insisté sur la nécessité de diversifier les sources de revenus de la municipalité. Les compteurs d’eau, « on pourrait y réfléchir », a-t-il dit. M. Coderre a aussi promis d’optimiser les activités de la Ville afin d’y trouver des économies.

Ensemble Montréal a calculé que la Ville comptait 1244 employés de plus depuis l’arrivée en poste de Valérie Plante en 2017, un poids budgétaire important. Mais ces employés ne doivent pas s’inquiéter pour leur emploi. « Je ne pense pas qu’on embarque dans les compressions », a dit Denis Coderre, qui a ajouté qu’il envisageait de terminer un éventuel mandat, en 2025, avec le même nombre d’employés municipaux qu’en 2021.

En l’absence d’un audit indépendant des finances municipales, M. DeSousa s’est dit « très inquiet » des problèmes financiers qui pourraient surprendre une éventuelle administration Coderre. Il a cité l’important déficit accumulé par la Société de transport de Montréal (STM) pendant la pandémie et qui pourrait mener à une baisse du niveau de service.