(Montréal) Il y aura grève des chauffeurs d’autobus à la Société de transport de Laval le 3 novembre, ainsi que le 15 et le 26 du même mois.

La section locale concernée du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affiliée à la FTQ, qui les représente en fait l’annonce mercredi. Le syndicat représente 627 chauffeurs d’autobus.

« Malheureusement, avec l’impasse dans laquelle on se trouve aujourd’hui, il faut aller en grève ; il faut imposer des jours de grève. C’est malheureux d’être obligés de prendre des citoyens en otages par ce moyen de pression là. Mais c’est la seule façon pour nous de faire bouger notre employeur, de faire avancer les choses », a affirmé en entrevue Patrick Lafleur, président du syndicat.

La direction de la STL trouve « inadmissible » cette décision du syndicat des chauffeurs d’autobus, alors que les parties n’en sont qu’à leur deuxième séance de conciliation-médiation.

« Ce geste, particulièrement en temps de pandémie, a pour conséquence de priver la clientèle d’un service indispensable, efficace et à faible coût, notamment aux travailleurs de première ligne », a protesté la société de transport.

Services essentiels

Les services essentiels à maintenir lors de ces trois journées de grève devront maintenant être déterminés. Une audience à cet effet est prévue devant le Tribunal administratif du travail le 25 octobre. S’il n’y a pas entente entre les parties, il appartiendra au tribunal de trancher.

Habituellement, en cas de grève dans les transports en commun, les services sont maintenus aux heures de pointe du matin, de l’après-midi et pour les travailleurs de soir vers 23 h, précise M. Lafleur.

Les membres du syndicat s’étaient dotés d’un mandat de grève, en janvier dernier, dans une proportion de 99 %.

Litige et cadre financier serré

Le syndicat relate, parmi les points en litige, la volonté de la société de transport d’annuler des trajets d’autobus lorsque la demande n’est pas suffisante, ainsi que la flexibilité attendue des chauffeurs surnuméraires et le choix des horaires.

Pour ce qui est de la question salariale, le syndicat affirme revendiquer les mêmes augmentations que ce qui est offert dans d’autres secteurs d’activité.

La STL, comme les autres sociétés de transport en commun, a été grandement affectée par la pandémie de COVID-19, qui a entraîné une baisse de l’achalandage, donc une diminution des revenus. Elle fait valoir que son cadre financier est en conséquence serré et qu’elle doit le respecter.

La STL fait valoir qu’elle a réussi à s’entendre avec d’autres syndicats, tout en respectant son cadre financier. « Ces ententes ont été conclues avec les mêmes paramètres financiers et opérationnels que ceux proposés pour le renouvellement de la convention collective des chauffeurs et chauffeuses. »

M. Lafleur fait valoir que les gestionnaires de la STL n’ont pas fait leur part, malgré ce cadre financier serré. Il soutient que la masse salariale consacrée aux gestionnaires non syndiqués a crû.

Il ne conteste pas la baisse de l’achalandage, mais estime qu’il ne faut pas diminuer les services. Il faut plutôt s’adapter aux nouvelles réalités, par exemple en modifiant le réseau de la STL pour tenir compte du déploiement du REM (Réseau express métropolitain).