Sur les 1,1 million d’électeurs montréalais, combien se rendront aux urnes le 7 novembre pour choisir leur maire et leurs conseillers municipaux ? Moins de 50 %, si les élections passées sont garantes de l’avenir.

Mais comme les citoyens auront quatre jours pour aller voter cette année, Élections Montréal espère voir augmenter le taux de participation.

« Les électrices et électeurs pourront bénéficier de deux fins de semaine de vote, soit deux jours complets de vote par anticipation et deux jours de vote réguliers. Cela représente un total de 42 heures de vote, comparativement aux 18 heures allouées en 2017. La tenue d’une élection sur quatre jours et dans un si grand nombre d’endroits différents est une première à Montréal », indique par écrit Mathilde St-Vincent, responsable des relations médias d’Élections Montréal.

Les dates à retenir : 30 et 31 octobre pour le vote par anticipation, ainsi que 6 et 7 novembre pour les journées de vote ordinaire.

Liste électorale : des critiques fusent

Mais ceux qui ne sont pas inscrits sur la liste électorale doivent faire vite : la période d’inscription est en cours et se termine le 18 octobre. Pour avoir le droit de voter, il faut se déplacer dans un bureau de son arrondissement et prouver son identité.

Consultez le site d’Élections Montréal

Les horaires et les adresses des bureaux des commissions de révision ont été envoyés avec le Manuel d’élection à chaque adresse montréalaise.

En 2017, les commissions de révision ont traité et accepté 2155 demandes d’inscription de nouveaux électeurs, indique la porte-parole d’Élections Montréal.

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Nombre d’électeurs montréalais inscrits en 2017

Source : Élections Montréal

Le processus peut décourager certains électeurs de s’inscrire sur la liste électorale et faire en sorte qu’ils ne voteront pas, selon Will Prosper, candidat au poste de maire de l’arrondissement de Montréal-Nord avec l’équipe de Projet Montréal.

« Dans notre porte-à-porte, on rencontre beaucoup de gens qui ne sont pas inscrits sur la liste électorale », déplore-t-il. « À Montréal-Nord, il y a beaucoup de déménagements, une forte proportion de locataires, c’est un quartier de transition. »

Le taux de participation aux élections des citoyens de Montréal-Nord est tellement bas, surtout à cause des jeunes qui ne votent pas, il faut tout faire pour l’augmenter.

Will Prosper, candidat de Projet Montréal au poste de maire de l’arrondissement de Montréal-Nord

Lors des élections municipales de 2017, le taux de participation à Montréal-Nord a été de 35,34 %. Seul l’arrondissement de Saint-Laurent a fait pire, avec 32,19 %. À l’autre bout du spectre, les arrondissements où l’on vote le plus sont Outremont (58,27 %) et L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève (53,25 %).

Son adversaire à la mairie de Montréal-Nord, Christine Black, qui est la mairesse sortante de l’arrondissement, se dit elle aussi préoccupée par le faible taux de participation.

Avec tous les enjeux qu’on connaît comme quartier, les gens devraient s’intéresser plus à la politique municipale, parce qu’on est dans le quotidien des gens : la neige, les poubelles, les parcs, etc.

Christine Black, mairesse sortante de Montréal-Nord et candidate d’Ensemble Montréal

Mme Black fait remarquer que son parti, Ensemble Montréal, qui formait l’opposition à l’hôtel de ville, a demandé à plusieurs reprises que le vote postal soit implanté pour les prochaines élections, mais il n’est permis pour le moment que pour les personnes qui ne peuvent se déplacer ou les personnes âgées qui vivent en résidence.

Projet Montréal a cependant promis que le vote postal serait permis pour tous lors des élections de 2025.

La campagne électorale actuelle, avec le match revanche entre la mairesse sortante Valérie Plante et l’ex-maire Denis Coderre, intéresse-t-elle assez la population pour faire augmenter le taux de participation ?

La spécialiste de la politique municipale Danielle Pilette en doute. Selon elle, la campagne actuelle semble tourner en rond. « Les propositions qui sont faites manquent de clarté, dit la professeure à l’Université du Québec à Montréal. On semble être dans une confusion politique post-pandémique. »