Jugeant que le sport est « une façon de ramener les communautés ensemble », la mairesse sortante Valérie Plante s’est engagée jeudi à allonger 3,3 millions sur quatre ans pour transformer 15 terrains vagues de la Ville en plateaux sportifs au cours d’un prochain mandat.

« Quand il y a des infrastructures sportives accessibles dans les arrondissements, c’est vraiment une façon de ramener les communautés ensemble et d’apprendre à se connaître », a jugé Mme Plante lors d’un point de presse tenu sur un terrain de basketball du parc Martin Luther-King, en matinée.

Son administration compte utiliser des terrains « sous-utilisés » appartenant à la Ville pour en faire des plateaux sportifs « plus rudimentaires », qui permettraient aux autorités de les créer plus rapidement. Projet Montréal dit pouvoir en aménager trois dès la première année, puis quatre chaque année suivante.

« Oui, les terrains professionnels et les grands aménagements, on en veut, mais ça prend du temps. En attendant, on peut quand même faire des aménagements plus rudimentaires. […] Pour l’instant, étant donné qu’il y a tellement de besoins, on pense que c’est la chose à faire », a renchéri la mairesse.

La Ville estime à environ 320 000 $ les coûts de base pour un terrain de basket-ball – le plus cher étant de couler la base de béton – et à 25 000 $ un terrain de soccer. Des aires pour le hockey cosom sont aussi dans les plans. Les secteurs de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Saint-Michel et Montréal-Nord seraient particulièrement visés, mais plusieurs autres arrondissements en bénéficieraient également.

Questionnée à savoir si elle entend convertir des terrains de baseball inutilisés, Mme Plante a assuré que seuls les terrains vagues et « sous-utilisés » seraient visés si elle est reportée au pouvoir. Aucun plateau sportif déjà existant ne serait donc reconverti, ou du moins, pas dans le cadre de ce programme, assure-t-on.

Se montrant en faveur du retour du basketball professionnel à Montréal, Valérie Plante a toutefois réitéré que son administration ne sera jamais « le promoteur d’un sport », en reprochant à Denis Coderre de l’avoir été pour la Formule E, notamment. « On doit mettre l’argent ailleurs », a-t-elle soutenu, en plaidant pour l’utilisation des infrastructures déjà existantes comme le Centre Bell.

Bâtir la confiance

Pour la candidate à la mairie de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Gracia Kasoki Katahwa, la demande de sa communauté pour plus de terrains sportifs « a été entendue ». Le sport permet « d’améliorer la sécurité des communautés », a-t-elle plaidé, en ajoutant qu’il « soutient les jeunes plus vulnérables », bâtit leur confiance et « contribue à éviter les pièges qui pourrait les amener vers la criminalité ».

« C’est un outil de socialisation qui nous permet même de sortir de nos arrondissements », a aussi indiqué le candidat à la mairie de Montréal-Nord, Will Prosper, qui était sur place.

« On apprend à socialiser, à se transformer, à être des meilleurs humains en faisant du sport. Un terrain fait une grande différence dans la vie des gens, et ça se transmet de générations en générations », a-t-il insisté, en citant les modèles que sont devenus les Montréalais Chris Boucher et Luguentz Dort, dans la NBA.

Analyste du basketball professionnel sur les ondes de RDS, Peter Yannopoulos a aussi offert son soutien à Projet Montréal, parlant même d’une « journée historique pour Montréal ». « Dans la communauté, on a besoin de plus de terrains. J’adore cet investissement », a-t-il confié, en se réjouissant que le monde du basketball montréalais et québécois reçoive de plus en plus d’attention.