Le candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre déplore que certains tentent de tenir un « référendum » sur sa personnalité pendant cette campagne municipale. Il appelle plutôt à s’attarder à sa vision pour la métropole et au bilan de son ancienne administration.

« Au lieu de faire un référendum sur ma personnalité, je pense qu’on devrait regarder ce qu’on a fait pendant quatre ans. Peut-être qu’on n’aurait pas eu besoin de présenter 250 engagements », a-t-il lâché jeudi en conférence de presse, dans une attaque à peine voilée contre le parti de la mairesse Valérie Plante, qui a présenté hier une plateforme de quelque 250 engagements électoraux.

M. Coderre réagissait ainsi à un article de Radio-Canada, paru la veille, qui abordait le malaise que ressentent certains proches, élus ou candidats d’Ensemble Montréal devant « le ton et l’attitude » de sa campagne. Son ex-bras droit Anie Samson s’y inquiète que « l’ancien Denis Coderre revient », que quelque chose semble « cassé » et que le principal intéressé « n’a pas l’air d’avoir du plaisir ».

Je souris et je suis de bonne humeur et il n’y a pas de problème. Je me promène partout, je fais trois arrondissements par jour. Je fais juste ça, rencontrer tout le monde. Et j’ai une équipe formidable.

Denis Coderre, chef d’Ensemble Montréal

Le chef d’Ensemble Montréal a ajouté qu’il préférait « laisser aller » ses détracteurs.

Quant à Anie Samson, elle « a droit à ses opinions ». « [Mais] je sens un peu d’amertume dans son propos », a fait savoir M. Coderre. « Ça ne reflète pas la réalité. La réalité, c’est que les gens veulent du changement », a-t-il persisté. « On a un plan sérieux. Ça va se faire dans le sourire. Des fois, je ne serai pas de bonne humeur. »

L’homme de 58 ans dit d’abord être revenu en politique municipale parce qu’il avait « mal à Montréal ». « Moi, je veux parler des enjeux. Je ne travaille pas contre les autres, je travaille pour Montréal », a-t-il insisté, en parlant d’une ville « moins sécuritaire, sale » et « sclérosée sur le plan administratif ».

« C’est un marathon, ce n’est pas un sprint », a-t-il aussi dit des sondages, alors qu’un récent coup de sonde Léger a placé Valérie Plante en avance d’un point, elle qui a d’abord longtemps été à la traîne. « Qu’on fasse un débat sur les enjeux, sur les bilans de chacun, et on va se rendre compte qu’il y a peut-être des choses qui vont arriver le 7 novembre », a affirmé M. Coderre.

Une « révolution » pour l’habitation

Denis Coderre était par ailleurs accompagné de plusieurs candidats locaux, jeudi matin au Grand Quai du Vieux-Port de Montréal, pour annoncer ses engagements à l'égard du centre-ville. Son parti s’engage notamment à « déposer un plan » pour convertir 3000 locaux pour bureaux en logements, avec une enveloppe consacrée de 40 millions. Ce sont ainsi 3 millions de pieds carrés que son administration entend aller chercher, en considérant que le taux d’inoccupation « frôle le 20 % » dans certaines classes de bureaux.

Un budget de 10 millions de dollars serait aussi accordé aux sociétés de développement commercial du centre-ville et aux organismes communautaires du secteur « pour les aider à remédier aux enjeux de propreté, de sécurité et de santé urbaine ».

Ensemble Montréal promet aussi d’étudier la création de nouvelles mesures fiscales comme « la création de sous-catégories non résidentielles pour donner un répit de taxation aux restaurateurs et aux hôteliers ». Les troupes de M. Coderre veulent d’ailleurs miser sur le quartier de la Cité-du-Havre, dans Ville-Marie, ce dernier « ayant un potentiel de 20 000 logements accessibles à tous les budgets », affirme la candidate au poste de conseillère dans le district de Saint-Jacques, Malika Dehraoui.

« On veut en faire un lieu de destination, un quartier mixte », a dit Mme Dehraoui jeudi, en présentant une maquette du projet qui offrirait notamment une plage avec « vue panoramique sur le centre-ville » et des passerelles sur les quais pour connecter le Vieux-Montréal avec le parc Jean-Drapeau. « Il faut qu’on soit attirants, il faut que les gens soient heureux et contents de venir ici. Autrement dit, il ne faut pas juste que les gens au centre-ville soient de la visite, il faut qu’ils puissent y demeurer », a conclu M. Coderre.