(Montréal) Les 627 chauffeurs d’autobus de la Société de transport de Laval menacent d’exercer bientôt leur mandat de grève si les discussions avec l’employeur pour le renouvellement de la convention collective n’avancent pas plus rondement.

La section locale 5959 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, qui les représente, s’est déjà dotée d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Ses membres ont voté à 99 % en faveur d’un tel mandat en janvier dernier.

En entrevue lundi, le président du syndicat, Patrick Lafleur, s’est dit prêt à exercer ce mandat de grève bientôt s’il le faut.

« Oui, s’il faut aller jusque là. Ce n’est pas notre intention de prendre les citoyens en otage. Malheureusement, face à certains employeurs, on dirait que la seule façon de faire bouger les choses, c’est d’aller vers la grève. Et ceux qui vont en payer le plus le prix, ce sont les usagers », a-t-il lancé.

Les parties doivent poursuivre les négociations en conciliation, mais aucune date n’a encore été arrêtée, a précisé M. Lafleur.

Parmi les points en litige, il cite la volonté de la STL d’annuler des trajets d’autobus lorsque la demande des passagers n’est pas suffisante, de même que la flexibilité attendue des chauffeurs surnuméraires. Le choix des horaires semble aussi poser problème.

Pour ce qui est des salaires, M. Lafleur affirme que le syndicat revendique sensiblement ce qui est offert dans d’autres secteurs d’activité. « On ne veut pas appauvrir notre monde. »

Version de la direction

De son côté, la STL a déploré la menace de recours à la grève. « Il est dommage que le Syndicat des chauffeurs envisage la grève comme moyen de pression et prenne ainsi les clients en otage au moment où nous tentons de relancer le transport collectif », a fait savoir la direction.

L’employeur a confirmé avoir demandé l’intervention d’un médiateur, le 16 septembre, « devant l’impasse des négociations ». Il attend des nouvelles du ministère.

La direction relève le contexte financier difficile dans lequel elle évolue, à cause de la COVID-19.

« Dans un contexte budgétaire restreint en raison notamment de l’importante baisse d’achalandage liée à la pandémie, la STL doit plus que jamais respecter son cadre financier. D’ailleurs, nous avons récemment renouvelé les conventions collectives des employés d’entretien et des employés de bureau, selon les mêmes paramètres financiers que ceux proposés aux chauffeurs », a-t-elle fait savoir.

Elle ajoute que « les demandes syndicales qui respectaient notre cadre opérationnel et budgétaire ont été acceptées » déjà. « Il reste toutefois un écart entre les positions sur quelques points », confirme-t-elle.