Denis Coderre veut rendre Montréal plus propre. S’il est élu, le candidat à la mairie promet de bonifier le nombre de poubelles et de cendriers publics, éliminer les dépôts sauvages et les graffitis dans les heures suivant leur signalement et adopter un plan pour contrôler la présence des rats dans la métropole.

« Aujourd’hui, on se promène et on voit des détritus partout », a déploré Denis Coderre. « Pour remédier à ce laisser-aller, nous voulons créer un fonds qui viendra soutenir les arrondissements dans leur mission de propreté », a renchéri Emilia Tamko, candidate au poste de conseillère de la Ville dans le district de Maisonneuve-Longue-Pointe.

Ce fonds permettra entre autres de bonifier le nombre de poubelles fermées dans l’ensemble des parcs et des artères principales, ainsi que d’augmenter le rythme des collectes dans les parcs durant la période estivale. L’équipe d’Ensemble Montréal souhaite augmenter la fréquence des brigades de propreté dans l’ensemble des 19 arrondissements et le nombre de cendriers publics pour diminuer le nombre de mégots jetés au sol.

Le parti créerait également un système de ramassage des encombrants sur demande, en s’inspirant du modèle déjà en place à Paris. « On appelle 311 et après, la Ville s’adapte aux besoins des citoyens », a indiqué Daniel Vaudrin, candidat au poste de conseiller de la Ville dans le district de Sainte-Marie.

M. Coderre souhaite aussi retirer les dépôts sauvages moins de 48 heures après leur repérage et effacer dans un délai de 24 heures les graffitis à caractère haineux.

Enfin, il adoptera un plan pour contrôler la présence des rats à Montréal. Les chantiers contribuent à la prolifération de ces rongeurs. Ensemble Montréal mettra en place une procédure de dératisation systématique pendant la durée complète des travaux impliquant l’ouverture du système d’égouts. Une campagne sera aussi déployée afin de sensibiliser les Montréalais aux règles d’hygiène dans les lieux publics et les encourager à déclarer toute présence de rats à la Ville afin de mieux documenter la problématique.

« M. Coderre a dit que la ville est dangereuse et maintenant, la ville est sale. Je n’accepterai pas cette vision défaitiste de Montréal », a réagi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en fin d’avant-midi mercredi. « Est-ce qu’il y a matière à amélioration pour la propreté ? Bien évidemment », a-t-elle renchéri. Mme Plante a rappelé que de nombreuses mesures ont été mises en place pendant son mandat, notamment des escouades propreté dans certains arrondissements. « On prend ça très au sérieux », a-t-elle affirmé.

« Le vote se cristallise »

Le tout survient alors qu’un sondage Léger-Le Devoir révélait mercredi que Denis Coderre et Valérie Plante sont au coude-à-coude, alors que s’entame véritablement la campagne municipale avec la fin de la campagne fédérale. M. Coderre récolte 37 % des voix dans la métropole, pendant que Mme Plante en obtient 36 %. Le chef de Mouvement Montréal, Balarama Holness, recueille 8 % des appuis, suivi par le chef de Ralliement pour Montréal, Marc-Antoine Desjardins, avec 5 % des votes. Environ 14 % des électeurs sont indécis.

En mai, M. Coderre et Mme Plante totalisaient respectivement 39 % et 29 % des intentions de vote, selon un sondage Léger-Le Journal de Montréal. Un sondage réalisé pour Projet Montréal en juillet montrait déjà que la mairesse sortante effectuait une remontée avec 34 % des voix, contre 37 % pour Denis Coderre.

Questionné à ce sujet mercredi, Denis Coderre s’est dit nullement inquiété par la remontée de Projet Montréal dans les chiffres. « J’avais vu un sondage où j’avais 29 %, je suis rendu à 37 %. Je pense que ce qui est important, c’est que le défi de tous est de faire voter le monde », a-t-il dit. L’exercice s’annonce difficile, selon lui, surtout dans une « deuxième élection » en quelques mois.

« Il y a quand même 33 % des gens seulement qui pensent que cette administration-là doit rester. C’est un enjeu comme tel. On ne vote pas pour l’opposition, on défait le gouvernement », a aussi insisté M. Coderre, en réitérant qu’il ne « prend rien pour acquis ». « Je remarque aussi qu’il y a peu d’indécis. Ça veut dire que déjà, le vote se cristallise », a-t-il aussi fait valoir.

Le chef d’Ensemble Montréal a par ailleurs rappelé avoir gagné avec 32 % en 2013 alors qu’il y avait cinq candidats sur la ligne de départ. « On était presque majoritaires. Maintenant, il y des changements. Là, ça va être un bilan par rapport à l’autre, ça ne sera pas un référendum sur des personnalités », a-t-il soulevé.

Le fait que 48 % des jeunes Montréalais de 18 à 35 ans semblent préférer Valérie Plante n’inquiète pas non plus M. Coderre, dont le parti rejoint traditionnellement les plus âgés et les arrondissements périphériques. « Ça veut dire qu’il faut parler aux gens et qu’il ont différentes sensibilités par rapport à leurs besoins. Notre défi, notre rôle, notre responsabilité en fait, c’est de s’assurer qu’on puisse bien les définir », a-t-il dit.