Le grand patron de la Société de transport de Montréal (STM) cède son siège au moment où l’organisation cherche à ramener une masse critique de travailleurs dans son métro et ses autobus, a appris La Presse.

Dans une lettre ouverte publiée ce vendredi dans nos pages, Philippe Schnobb annonce qu’il quittera ses fonctions à la fin de son mandat, en décembre, sans en solliciter de nouveau. Il dirigeait les destinées de la STM depuis 2013.

L’ex-journaliste et politicien trace un bilan positif de ses deux mandats de quatre ans, période au cours de laquelle CDPQ Infra a pris le pas sur la STM dans le développement des transports en commun à Montréal.

« On a eu une hausse d’achalandage assez importante sans faire de développement majeur, a-t-il souligné en entrevue téléphonique. Ça veut dire qu’on a réussi, par nos campagnes, par l’image de marque, par notre offre de services […], à attirer des gens. »

« En janvier et février 2020, on avait encore des hausses d’achalandage », a-t-il dit. Puis la pandémie a complètement changé la donne : le télétravail qui s’est répandu rapidement, des milliers de déplacements annulés et des usagers qui n’achètent plus leur carte mensuelle.

Orchestrer le retour de ces usagers, c’est l’épreuve qui attend le prochain patron de la STM, a averti M. Schnobb. « Tout est prêt. Il suffit d’appuyer sur le bouton pour amorcer cette campagne-là », a-t-il dit.

Autre défi de taille : trouver le financement nécessaire à l’entretien du parc immobilier vieillissant de l’organisation, surtout de son métro. Une hausse de la taxe sur l’essence ? Une ponction plus importante dans le Trésor public ? M. Schnobb ne s’avance pas sur les solutions, mais souligne l’urgence de s’attaquer au problème.

« L’alternance, c’est bon »

Philippe Schnobb a été nommé à la tête de la STM par le maire Denis Coderre après avoir essuyé une défaite électorale à ses côtés. Son arrivée a été critiquée par les détracteurs du maire. La mairesse Valérie Plante a toutefois renouvelé son mandat en 2017.

« Je veux passer à autre chose », a-t-il dit, précisant ne pas avoir de plan établi pour la prochaine étape de sa vie professionnelle. « C’est un poste extraordinaire, d’emblée on veut rester là toute sa vie. Mais il faut être réaliste et appliquer des règles de bonne gouvernance. Dans un conseil d’administration, l’alternance c’est bon. » Seule certitude : il ne sera pas sur les rangs pour les élections municipales de novembre.

Sa lettre de départ énumère les grands projets qui ont marqué son mandat : la construction de l’immense garage Bellechasse – bien entamée –, le SRB Pie-IX, ainsi que la progression du sempiternel dossier du prolongement de la ligne bleue.

« Ce projet-là – à mon avis – est rendu trop loin pour qu’il ne se fasse pas », a-t-il assuré