Montréal et Varennes lancent une nouvelle tentative pour transformer une immense île du Saint-Laurent en parc naturel, à un jet de pierre de la métropole.

L’île Sainte-Thérèse, située dans le fleuve Saint-Laurent entre Pointe-aux-Trembles et la Rive-Sud de Montréal, est trois fois plus grande que le parc du Mont-Royal. Son territoire appartient en majorité au gouvernement du Québec, qui en loue l’essentiel à un agriculteur.

Mais les maires qui observent ces terres quasiment vierges de leur rive respective aimeraient bien que leurs citoyens puissent aussi en profiter.

« Ça va être un lieu récréatif. Ça va améliorer la qualité de vie de plein de familles, de plein de gens », s’est réjouie la mairesse de Montréal Valérie Plante, en annonçant que 200 000 $ seraient injectés pour élaborer un plan directeur de développement.

Il y a 50 ans, l’île Sainte-Thérèse était un rendez-vous des plaisanciers montréalais et offrait des plages publiques où pouvaient patauger les familles. Des bateaux assuraient le transport des passagers depuis la rive. La contamination croissante de l’eau du fleuve a entraîné la fermeture de ces lieux.

Depuis, les pouvoirs publics tentent d’ouvrir l’île aux visiteurs, mais les projets ont échoué les uns après les autres.

Cette tentative-ci est la bonne, croit toutefois le maire de Varennes, Martin Damphousse.

« Les astres sont tous alignés pour que ça fonctionne », a-t-il dit, devant la fameuse île. « On parle d’un projet écotouristique. On associe la nature avec le tourisme léger. On ne parle pas de restauration, on ne parle pas d’hôtellerie. Il n’y a pas de service, il n’y a pas d’égout. »

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Les images de synthèse présentées à la conférence de presse montrent des passerelles de bois près des rives de l’île, ainsi que des belvédères. Les élus présents à l’annonce ont toutefois précisé qu’il s’agissait simplement d’idées.

« Le potentiel récréotouristique est absolument hallucinant », a ajouté Caroline Bourgeois, la mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. « Redonner les berges à la population, c’est un enjeu important et une priorité. »

Un problème de taille se pose toutefois : quelques dizaines de personnes entretiennent de petits chalets depuis des décennies sur l’île Sainte-Thérèse, sans toutefois posséder leur terrain. Ils sont surtout installés face à Pointe-aux-Trembles.

Le gouvernement du Québec veut les expulser, mais les propriétaires se sont adressés aux tribunaux afin de pouvoir rester sur place. Le procès est prévu pour l’an prochain.

Le maire Damphousse a refusé de commenter les débats judiciaires, auxquels sa ville n’est pas directement partie.

Il a toutefois souligné que ces constructions occupent une superficie relativement petite de l’île et que le reste du territoire peut être développé, peu importe la réponse des tribunaux.