(Montréal) Les automobilistes qui circulent aux abords des écoles — souvent des parents d’élèves - auront droit dans les prochains jours à des avertissements s’ils contreviennent aux lois, mais à compter de la semaine prochaine, l’heure sera « à la répression », avertit le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Mardi matin, le SPVM avait convié les médias tout près de l’école primaire Cœur-Immaculé-de-Marie, dans le quartier Côte-Saint-Paul, dans le sud-ouest de Montréal. L’objectif : rappeler qu’en cette nouvelle année scolaire qui s’amorce, bien des petits ont repris d’assaut les trottoirs et les rues de la ville.

« Les enfants sont magnifiques, mais spontanés. C’est à nous d’avoir des yeux tout le tour de la tête, c’est à nous de prévenir les accidents », observe Roxane Lincourt, directrice de l’école St-Jean-de-Matha, dont les élèves sont délocalisés cette année en raison de travaux à leur école.

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Elle estime que ses quelque 270 élèves se partagent assez équitablement en trois groupes : ceux qui se rendent à l’école en marchant, ceux qui prennent l’autobus scolaire et ceux qui se font reconduire en voiture par leurs parents.

Aux côtés de l’école primaire Cœur-Immaculé-de-Marie, les parents saluaient les mesures d’atténuation de la circulation mises en place au cours des dernières années, notamment des dos d’âne et des affiches posées dans les rues qui obligent les automobilistes à ralentir.

« L’année passée, il y avait des automobilistes qui remontaient la rue à contresens pour ne pas être obligés de faire un détour, on a averti les policiers et ils les attendaient », a observé Kevin Cruz, venu porter ses enfants en voiture.

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Anne Le Bellec reconduit sa fille à l’école. Elles font le trajet à pied.

La mort tragique d’un jeune garçon de 8 ans il y a trois ans, fauché par un automobiliste dans le quartier, a aussi contribué à sensibiliser la population, croit le père.

Venue reconduire sa fille à l’école à pied, Anne Le Bellec est aussi de cet avis. « Ils ont ajouté beaucoup d’arrêts », observe-t-elle.

Sur la rue Holy-Cross, face à l’école, la policière Martine Lafrenière veillait à ce que les parents ne se stationnent pas en double. Sa présence semblait en dissuader plus d’un.

« Ce sont souvent les parents qui disent “ah, la sécurité aux abords de l’école, c’est important” et ce sont eux qui commettent les infractions », a observé l’agente Lafrenière. En zone scolaire, les amendes aux automobilistes peuvent être doublées, a rappelé le SPVM.