L’ours qui a été aperçu à Dorval dimanche a été euthanasié. L’entreprise qui a participé à sa capture, Sauvetage Animal Rescue, s’est dite « scandalisée », et espérait plutôt que la bête soit remise en liberté par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

« À la base, on s’est fait rassurer sur place [dimanche] par les agents de protection de la faune que cet ours serait remis en liberté en milieu naturel », a affirmé le directeur des opérations de Sauvetage Animal Rescue, Eric Dussault.

M. Dussault déplore n’avoir jamais reçu de retour d’appels ou de courriels de la part du ministère. L’organisation a plutôt été informée des développements concernant l’euthanasie de l’ours sur les réseaux sociaux et par voie de communiqué.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a confirmé que l’ours avait été euthanasié au Journal de Montréal lundi soir.

L’ours aurait été euthanasié « en raison du risque de récidive élevé ». Comme il n’était plus suffisamment effrayé par les humains, il pouvait être dangereux pour la population.

« On est vraiment scandalisés. Que ce soit avec le dossier des chevreuils de Longueuil au parc Michel-Chartrand ou avec le dossier de l’ours, les options que l’on propose au ministère sont tout le temps refusées », a déploré M. Dussault, en disant que Sauvage Animal Rescue était déjà en contact avec deux centres de réhabilitation qui auraient pu accueillir l’animal.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs considère cependant qu’il était impossible d’envoyer l’ours dans un refuge ou dans un zoo. « Il importe de mentionner que les refuges sont des endroits où les animaux mal en point ou orphelins peuvent être amenés temporairement dans le but d’être ensuite relocalisés en nature », a affirmé le ministère par courriel.

« La remise en liberté d’un animal ayant perdu sa crainte face à l’humain peut représenter un risque pour la sécurité des personnes lorsqu’il s’agit d’un prédateur comme l’ours », a ajouté le service des communications du ministère.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

L’équipe de Sauvetage Animal Rescue qui avait été dépêchée sur les lieux s’est dite « sous le choc ».

L’intervention du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs dénoncée

L’ours a d’abord été aperçu par des citoyens de Dorval vers 13 h dimanche. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a fait appel à l’entreprise Sauvetage Animal Rescue, puisque le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs ne pouvait être joint.

Des agents du Ministère sont toutefois arrivés quelques heures plus tard sur le terrain de la résidence où l’ours était perché dans un arbre, sur le boulevard des Sources, près du chemin du Bord-du-Lac — Lakeshore. Ce sont les agents qui ont administré des tranquillisants à l’ours au moyen de fléchettes. À 19 h 30, l’animal a enfin été capturé.

« N’eût été l’intervention des policiers et de Sauvetage Animal Rescue, je ne sais même pas comment [le ministère] aurait pu régler ça tout seul », a affirmé M. Dussault.

Il pointe du doigt le délai avant que des agents de la faune se présentent sur les lieux où se trouvait l’ours. Eric Dussault déplore aussi que le premier agent sur place n’était pas muni d’équipement adéquat pour intervenir.

C’est une heure et demie plus tard qu’un deuxième agent du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs s’est présenté avec trois doses de tranquillisants. Les trois fléchettes n’ayant pas parvenu à endormir l’ours, Sauvetage Animal Rescue a fourni une quatrième dose de sédatif qui a permis de capturer l’ours, a évoqué Eric Dussault.

Au moment de publier, le Ministère n’avait pas répondu au courriel de La Presse.