Ce sont plus d’une cinquantaine de membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges — CSN qui se sont regroupés dimanche midi pour manifester leur mécontentement concernant la lenteur des négociations de leur contrat de travail. De récentes abolitions de postes qui compromettent l’entretien du cimetière sont aussi pointées du doigt par les employés.

Une seule porte permettait d’accéder au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, où des dizaines de voitures patientaient. Les travailleurs du cimetière arboraient des chandails jaunes, en remettant une rose blanche aux familles qui viennent s’y recueillir en ce jour de fête des Mères. Le son des klaxons et des trompettes retentissait sous le soleil de dimanche.

Vasili et Sofia Tsekeris travaillaient en tant qu’employés saisonniers au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Le frère et la sœur font partie des 26 employés qui ont récemment été mis à pied.

Le duo souhaitait dénoncer cette situation, mais aussi offrir leur soutien aux familles. L’entretien des terrains du cimetière laisse à désirer depuis les coupures de personnel. Les employés sont notamment préoccupés par les trous de marmotte qui jonchent le sol, mais aussi par le fait que le gazon peine à être entretenu correctement par endroits.

Ils considèrent déplorable que la responsabilité de la préservation des terrains revienne entre les mains des familles.

Ça va détruite le cimetière, je pense. Les gens viennent ici pour voir leurs êtres chers. Si l’endroit n’est pas bien entretenu et que ça fait partie de leur contrat… Je ne sais pas ce que ça va faire.

Vasili Tsekeris, ex-employé saisonnier

Les négociations du syndicat se sont amorcées en janvier 2019, le contrat de travail des employés étant expiré depuis décembre 2018. Les discussions étaient « au point mort » selon l’association de travailleurs le 26 mars dernier, ce pour quoi une banque de 10 jours de grève a été adoptée.

Pour des employés qui ne souhaitent pas être nommés, « il faut que ça bouge ». L’un d’eux explique que sa grand-mère et son grand-père sont enterrés au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. « Je trouve ça triste de voir que leurs terrains sont mal entretenus. Il n’y aura pas de plantations de fleurs cette année. C’est un beau site patrimonial, mais il se fait laisser-aller. Je trouve ça dommage pour toutes les familles qui sont là », déclare-t-il.

« La fête des Mères c’est l’une de nos plus grosses journées. On accueille entre 4000 et 16 000 personnes, dépendamment de la température », a affirmé le président du syndicat, Benoît Simard, en disant que la sortie d’aujourd’hui est « pour les familles ».

Le président souhaite que l’administration du cimetière permette aux employés de « conserver leurs acquis », en gardant en place le plancher d’emplois de 62 employés réguliers et une garantie d’emplois d’un certain nombre de semaines pour les employés saisonniers. « Cette année [l’administration] ne respecte aucunement ça », dénonce Benoit Simard, en désignant les clauses de son contrat de travail.

M. Simard déplore aussi que les heures d’ouverture du cimetière aient été réduites « Anciennement, ça fermait à 19 h pendant toute la période estivale. Maintenant, ça ferme à 16 h 30 », affirme-t-il.

Les membres syndicat souhaiteraient également avoir accès aux données financières de leur employeur. Ces informations permettraient aux employés de comprendre les raisons des coupures, qui sont justifiées par un manque d’argent par l’administration du cimetière, selon M. Simard.

Ce sont 125 membres qui sont représentés par le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges – CSN.

La direction du cimetière n’était pas disponible pour répondre aux questions de La Presse dimanche.