L’ancien maire et candidat à la mairie de Montréal, Denis Coderre, favorise l’installation d’une Maison de la chanson et de la musique dans l’édifice patrimonial de la bibliothèque Saint-Sulpice, dans le quartier latin de Montréal. Il s’engage à agir pour protéger ce bâtiment historique, laissé à l’abandon depuis 16 ans.

« Il s’agit d’un bâtiment de calibre international, le seul en son genre à Montréal, et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger ce joyau. Sans un leadership fort de la part de la Ville, rien ne peut arriver », a souligné le candidat à la mairie, chef du parti Ensemble Montréal, lors d’un point de presse mardi tenu en face de la bibliothèque.

Selon lui, la ville doit « redevenir un partenaire financier du Gouvernement du Québec » afin d’y arriver. Il évoque même l’idée que la ville de Montréal rachète l’édifice, qui appartient actuellement à Bibliothèques et archives nationales du Québec (BAnQ).

L’animatrice Monique Giroux et l’auteur de chansons Luc Plamondon ont lancé il y a quelques mois l’idée de créer une Maison de la chanson et de la musique à cet endroit, un projet qu’appuie le parti de Denis Coderre. « Il manque un écrin à notre métropole pour mettre en valeur les bijoux que sont les créations des artistes de chez nous », a affirmé le candidat responsable des arts, de la culture et du patrimoine pour Ensemble Montréal, Serge Sasseville, lors du point de presse.

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Denis Coderre et le candidat responsable des arts, de la culture et du patrimoine pour Ensemble Montréal, Serge Sasseville.

M. Sasseville affirme qu’il fait de la réfection de cet immeuble un « cas personnel ». « Le toit coule, les vitraux se désagrègent la moisissure se répand partout. Il faut agir vite pour le sauver », a-t-il ajouté. Construite entre 1912 et 1914, la bibliothèque est classée édifice patrimonial par le Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

D’ailleurs, bon nombre de projets ont été évoqués pour la bibliothèque Saint-Sulpice ces dernières années : un laboratoire d’innovation pour les jeunes, les archives des Sulpiciens et d’autres communautés religieuses, un espace d’exposition dédié à Riopelle, etc. Mais aucun de ces projets n’a vu le jour.

La Ville est déjà partenaire, réplique Plante

La mairesse de Montréal Valérie Plante, elle, se défend de délaisser le bâtiment. En fait, son administration s’est déjà prononcée en faveur de la Maison de la chanson, et la Ville est déjà un partenaire financier dans la conversion de la bibliothèque, a fait valoir son attachée de presse, Catherine Cadotte, en marge d’une mêlée de presse mardi à Montréal.

Dans son plus récent Programme décennal d’immobilisations (PDI) 2021-2030, Montréal rappelle d’ailleurs avoir réservé 11 millions pour la réalisation du projet.

Ultimement, Denis Coderre « annonce des choses que la Ville fait déjà », affirme le cabinet de la mairesse, en demandant au candidat d’élever le débat public.

« Avec un transport structurant inspiré de la ligne rose et les maisons de chambres qui sont protégées dans les arrondissements de Projet Montréal, les propositions de l’ancien maire se basent sur le travail que notre administration a déjà amorcé. Il faudrait entendre des idées de son cru, parce que ça commence à ressembler à une campagne pour souligner notre bon travail », fustige-t-elle au passage.

Mentionnons enfin qu’à Québec, mardi, la vocation de l’édifice de la bibliothèque Saint-Sulpice a été évoqué lors des études de crédit, en avant-midi. « Je trouvais que c’était extrêmement intéressant comme avenue possible. Pour ce qui est des autres groupes, on étudie les suggestions qui nous sont faites », a souligné la ministre de la Culture, Nathalie Roy, en confirmant du même coup qu’un budget pour une étude de faisabilité a été accordé au projet de Maison de la chanson.