L’opposition à l’hôtel de ville de Montréal accuse l’administration de la mairesse Valérie Plante d’utiliser le conseil municipal à des fins partisanes, après l’adoption, lundi, d’une déclaration visant à maintenir les limites de hauteurs pour les édifices du centre-ville.

Actuellement, à Montréal, aucun immeuble ne peut dépasser le mont Royal.

Or, dans son livre lancé le mois dernier, l’ancien maire Denis Coderre, qui a annoncé qu’il sera candidat à nouveau lors de l’élection municipale de novembre prochain, suggère que cette règle devrait être revue.

« Si nous souhaitons un centre-ville de classe mondiale, grandissant d’année en année, nous devrons dépasser la hauteur de la croix du Mont-Royal avec nos gratte-ciel », écrit-il, reconnaissant que c’est une question délicate.

La déclaration adoptée au conseil municipal demande que « la Ville de Montréal déploie tous les outils en place pour éviter la privatisation des vues du mont Royal et du fleuve Saint-Laurent » et qu’elle « maintienne les limites de hauteurs actuelles au centre-ville ».

Pour la mairesse Plante, il est primordial d’empêcher la « construction de tours qui viendraient cacher notre montagne », a-t-elle dit, exprimant son « désaccord envers toute tentative d’obstruer la vue vers le mont Royal au profit d’un développement privé qui ferait de Montréal une ville comme n’importe quelle autre ».

Le parti Ensemble Montréal, qui forme l’opposition à l’hôtel de ville, a exprimé sa dissidence quand cette déclaration a été déposée. Denis Coderre est redevenu leader du parti la semaine dernière.

« Cette déclaration n’est rien d’autre qu’une tentative politique pour viser directement notre nouveau chef et candidat à la mairie Denis Coderre », a déploré le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Lionel Perez, dénonçant le refus de Projet Montréal, le parti de la mairesse, de « voir grand pour Montréal, qui n’est pas seulement une mosaïque de quartiers ».

Dans son livre, M. Coderre affirme qu’il faut densifier le centre-ville en construisant en hauteur, pour éviter l’étalement urbain.