Le gouvernement Legault annoncera mercredi le lancement d’un premier appel d’offres pour implanter de nouvelles voies réservées sur plusieurs routes achalandées du Grand Montréal, dans le cadre de son plan de décongestion, a appris La Presse. Une étude d’opportunité sera effectuée, en vue de lancer les chantiers prochainement.

Selon nos informations, plusieurs axes routiers seront concernés, dont les autoroutes 13, 20, 25, 440 et 640, ainsi que la route 116. Le « Réseau métropolitain de voies réservées (RMVR) », de son nom, se reliera aussi aux projets touchant les autoroutes 15, 19, 30 et la route 132, ainsi qu’à d’autres modes de transport déjà à l’étude. D’autres tronçons pourraient être étudiés, au besoin.

  • IMAGE FOURNIE PAR LE MINISTÈRE DES TRANSPORTS DU QUÉBEC

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Par cette annonce, le gouvernement entend doter les grands axes routiers « de corridors consacrés aux modes de transport pouvant remplacer le voiturage en solo ».

Aux yeux de la mairesse de Brossard, Doreen Assaad, « les choses vont vraiment dans la bonne direction ». « C’est une excellente nouvelle, surtout en sachant que le Réseau express métropolitain (REM) s’en vient rapidement. On doit encourager les gens à voir le transport collectif de façon intéressante », soutient-elle.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Doreen Assaad, mairesse de Brossard

J’ai hâte de voir la suite. La réalité, c’est que si c’est toujours plus facile d’embarquer dans une voiture, les gens vont retourner à leurs vieilles habitudes.

Doreen Assaad, mairesse de Brossard

Deux autres sources du monde municipal ont applaudi l’initiative, mardi. « Ça se discute en coulisses depuis très longtemps. On est dans le making-of de quelque chose qui aurait dû être fait il y a 30 ans », laisse tomber l’une d’entre elles, qui ont requis l’anonymat, n’étant pas autorisées à en parler publiquement. « C’est quelque chose qu’on demande activement depuis longtemps. On est très contents », confie une autre.

Demandes répétées, besoins comblés

En avril 2018, 19 villes – dont Laval, Terrebonne, Mirabel, Saint-Jérôme et Boisbriand – avaient réclamé « la mise en place d’un réseau de voies réservées en site propre » sur plusieurs de ces mêmes voies routières. « Le coût de la congestion pour les régions où sont situées nos 19 villes se chiffre, pour 2018, à 1,3 milliard de dollars ; soit un accroissement de 120 % en 10 ans », avait alors martelé la coalition.

Le cabinet du maire de Laval, Marc Demers, est d’ailleurs catégorique. « Nous espérons vivement des annonces positives en lien avec ces demandes », dit la directrice des communications, Valérie Sauvé.

Un dévoilement officiel aura lieu peu après 9 h au campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke. C’est le ministre des Transports, François Bonnardel, et la ministre responsable de la métropole, Chantal Rouleau, qui procéderont à cette annonce.

« On salue ces initiatives »

Pour le président de Trajectoire Québec, François Pepin, ces nouvelles voies réservées annoncent de beaux jours pour le secteur des transports en commun, déjà largement fragilisé par la pandémie de COVID-19. Si la fréquentation tend à remonter progressivement, les baisses d’achalandage demeurent en effet marquées chez la plupart des opérateurs de transport.

« Ça veut dire que ça fera partie du plan de relance économique pour la pandémie. S’il y a des projets concrets sur la table, tant mieux, c’est ce qu’il faut. On doit tous espérer que les bonnes nouvelles vont se poursuivre avec d’autres projets du genre », commente M. Pepin à ce sujet.

L’expert en planification des transports à l’Université de Montréal Pierre Barrieau abonde dans le même sens. « On est très en retard en termes de voies réservées sur le réseau routier. On doit faire des gains rapides pour améliorer la vitesse des autobus en banlieue », illustre-t-il.

Au Québec, l’approche préconisée était de travailler sur le transport collectif, mais jamais d’optimiser le réseau routier. Il y avait cette réticence dans les dernières années dont tout le monde a souffert.

Pierre Barrieau, spécialiste en transports

M. Barrieau prévient toutefois que ces mesures devront rapidement devenir « permanentes ». « On parle de mesures essentielles pour pallier la congestion monstre qui arrivera potentiellement vers la fin de l’automne », indique-t-il.

Chez Netlift, le président et fondateur Marc-Antoine Ducas est aussi soulagé. « On salue ces initiatives qui tiennent compte de l’ensemble des citoyens, et non seulement de ceux qui ont le privilège d’habiter proche d’une station de métro ou d’une voie réservée de vélo », illustre-t-il.