Un seul soumissionnaire manifeste son intérêt pour son remplacement

Le cauchemar de complexité que représente le toit du Stade olympique semble rebuter jusqu’aux entrepreneurs : le Parc olympique a échoué à attirer plus d’un soumissionnaire pour remplacer la toile la plus controversée de l’histoire du Québec.

À moins d’un revirement, le projet de plusieurs dizaines de millions de dollars ne fera donc pas l’objet d’un appel d’offres compétitif. Ce revers pourrait entraîner un nouveau retard dans la livraison du toit.

Seul le consortium formé par les firmes québécoises Pomerleau et Canam a manifesté son intérêt au cours du processus de qualification international dont les résultats ont été annoncés cette semaine, sans tambour ni trompette. Le propriétaire du Stade espérait plutôt sélectionner trois firmes parmi celles intéressées, lesquelles auraient été invitées à déposer une soumission « afin de stimuler une saine concurrence ».

Pourtant, « 48 personnes représentant 28 compagnies différentes » ont participé à une réunion d’information organisée l’automne dernier, plusieurs mois avant la date d’échéance de l’appel de qualification, selon l’avocat qui a surveillé la probité du processus. Cette échéance avait même été repoussée de plus d’un mois à la demande d’entreprises intéressées. Elles ne se sont finalement pas manifestées.

Bien que le Parc aurait souhaité que davantage d’entreprises ou de consortiums se manifestent, la candidature soumise a été jugée conforme et a également obtenu un pointage suffisant, permettant ainsi au consortium d’être invité à participer à l’appel de propositions.

Extrait d’un communiqué du Parc olympique

Pour un motif inconnu, le Parc olympique (une organisation publique qui tire une grande partie de ses revenus du Trésor public) a refusé de discuter de ce dossier avec La Presse. « La direction du Parc olympique a pris la décision de n’accorder aucune entrevue de vive voix et ne fera aucun commentaire », a affirmé par courriel Laurence Coll, conseillère stratégique du président Michel Labrecque.

Histoire d’horreur

Les problèmes du toit du Stade font la manchette depuis plus de 30 ans.

La première toile, rétractable et installée en 1987, s’est déchirée l’année ayant suivi son installation. Elle a dû être retirée 10 ans plus tard.

La deuxième toile a été installée en 1998 et s’est elle aussi déchirée l’année ayant suivi son installation, entraînant une chute de neige dans le Stade. C’est ce toit qui couvre le Stade depuis, mais plus de 12 000 réparations ont dû être effectuées au cours des années.

Depuis 2002, le propriétaire du Stade cherche plus ou moins activement à faire construire un troisième toit. Le contrat actuel consiste à concevoir, construire, financer et entretenir la nouvelle toiture.

L’appel de qualification qui s’est terminé cet hiver devait permettre d’inaugurer le nouveau toit du Stade en 2024, un échéancier sans cesse repoussé. « En date d’aujourd’hui », cet objectif tient toujours, a prudemment avancé le Parc olympique. « L’échéancier du projet sera cependant revu à la lumière des choix qui seront faits par la RIO et acceptés par le gouvernement. »

Dans son communiqué, le Parc olympique évoque « différents scénarios entourant le résultat de l’appel de qualification », sans plus de précisions.

Pomerleau n’a pas rappelé La Presse.

En plus de Canam, elle s’est alliée aux bureaux d’architectes Lemay et ACDF Architectes, ainsi qu’à la firme de génie texane Walter P Moore. Cette dernière a fait des stades sportifs une spécialité, avec plus de 200 de ces projets, et se vante sur son site d’être « le plus important concepteur de toits rétractables et de structures de longue portée aux États-Unis ». Walter P Moore a notamment travaillé à l’AT&T Stadium, domicile des Cowboys de Dallas, au Toyota Center, domicile des Rockets de Houston, et au Mosaic Stadium, domicile des Roughriders de la Saskatchewan.