Dix organismes subventionnés par Montréal n’ont pas transmis leurs états financiers audités en 2019 comme le prévoit la Loi sur les cités et villes. Et pour l’un d’entre eux, le Centre jeunesse unie de Parc-Extension, c’est la troisième année qu’il ne se conforme pas aux exigences, constate la vérificatrice générale de Montréal.

Dans son rapport annuel 2019 déposé lundi au conseil municipal, la vérificatrice Michèle Galipeau rappelle que cette règle s’applique à tous les organismes qui bénéficient d’une subvention d’au moins 100 000 $, et que c’est même précisé dans l’entente avec la Ville. Les 10 organismes représentent au total près de 1,6 million en subventions.

En 2018, la Ville a versé 139,8 millions de subventions à des organismes. Plus de 80 % de ces sommes concernaient 235 organismes ayant reçu au moins 100 000 $. Mme Galipeau encourage la Ville à faire un suivi serré des fonds publics en sensibilisant les organismes bénéficiaires à leurs obligations légales.

Des milieux naturels à protéger

Le rapport de la vérificatrice générale s’est penché sur plusieurs autres dossiers, dont la protection des milieux naturels. Même si l’administration de Valérie Plante ambitionne de protéger 10 % des milieux naturels, elle ne prévoit pas de fonds suffisants pour atteindre sa cible, non plus que pour en maintenir la « valeur écologique ».

« Bien que 6,1 % du territoire terrestre soit considéré comme protégé par la Ville, en date de nos travaux d’audit, un seul site sous la responsabilité d’un arrondissement respectait l’ensemble de ces critères et figurait au répertoire », peut-on lire dans le rapport.

Par ailleurs, la vérificatrice générale souligne que les arrondissements ne connaissent pas la stratégie de la Ville ni ce que cette dernière attend d’eux.

Bureau de projets

Les activités du Bureau de projets ne sont pas suffisamment encadrées en regard des 99 projets de technologies de l’information prévus au programme triennal d’immobilisations (PTI) 2020-2022, indique le rapport. La documentation n’est ni complète ni à jour.

La situation observée « augmente le risque que des projets ne répondent pas aux besoins, qu’ils comportent d’importants dépassements de coûts et qu’ils soient livrés en retard par rapport aux échéanciers de départ ». De fait, les échéanciers sont reportés de deux ans pour 50 % des projets, même ceux jugés prioritaires.

La vérificatrice estime que les rôles et les responsabilités des employés du Bureau de projets doivent être revus. Il en va de même pour « la méthodologie de gestion de projets, de la formation, de la reddition de comptes, ainsi que des processus liés à la planification et à la gestion de la capacité des projets ».

Défi de la relève

Au cours des cinq prochaines années, 25 % du personnel de la Ville sera admissible à la retraite. Cela représente un véritable défi, surtout si Montréal veut maintenir les services à la population. « Ces enjeux revêtent une importance majeure d’autant plus que le comblement de postes est laborieux notamment en raison de la compétitivité et de la rareté de main-d’œuvre dans certains secteurs », note Mme Galipeau.

Liste des organismes non conformes et des subventions accordées

• Îlot 84 : 109 000 $
• Centre de leadership pour la jeunesse Don Bosco : 102 244 $
• Société de développement environnemental de Rosemont (faillite) : 514 980 $
• Village de Noël de Montréal : 121 000 $
• Centre récréatif Poupart inc. : 112 000 $
• Centre communautaire jeunesse unie de Parc-Extension : 114 538 $
• Fierté Montréal : 179 980 $
• Forum jeunesse de Saint-Michel : 100 880 $
• Mission Saint-Michaël : 104 869 $
• Atelier Entremise : 135 500 $
TOTAL : 1 594 991 $