La Fraternité des policiers et policières de la Ville de Montréal refuse que ses membres fassent les frais du plan de compression annoncé hier par l’administration de Valérie Plante, pour faire face à un manque à gagner anticipé de 500 M$ causé par la pandémie de la COVID-19.

« Nous estimons déjà faire notre juste part en mettant dans la balance notre santé au service des citoyens et citoyennes et en étant prêts à poursuivre cette contribution peu importe le temps que la crise durera », écrit le vice-président du syndicat policier, Mario Lanoie, dans une note envoyée à tous les policiers et policières du SPVM, et dont La Presse a obtenu copie.

Selon des informations qui n’ont pas été confirmées par la Fraternité, l’effort demandé par l’administration municipale au SPVM serait d’un peu plus de 3 % du budget total de l’organisation, c’est-à-dire environ 20 M$.

La ville demanderait aux policiers de renoncer à leur hausse salariale de 2,25 % consentie en 2020. Le hic, c’est que cette augmentation a déjà été versée. On ne connait pas encore les modalités par lesquelles la ville voudrait récupérer cet argent.

Le plan de compression annoncé hier par l’administration municipale prévoit également un gel des salaires alors que la convention collective des policiers et policières de Montréal sera échue l’an prochain seulement.

Le plan prévoit également un gel des embauches, ce qui signifie une perte d’effectifs d’environ 200 policiers qui partiront à la retraite durant la prochaine année, selon la fraternité.

« Cette baisse d’effectifs majeure aura des effets non négligeables sur les opérations, mais devrait répondre aux objectifs financiers que la Ville semble s’être fixée quant au SPVM », ajoute M.  Lanoie dans la note envoyée aux policiers.

Joint par La Presse, son président, Yves Francœur, a confirmé la position de la fraternité.

« Depuis le début de la pandémie, le temps supplémentaire se fait à temps régulier, on a accepté de modifier nos horaires, on répond à plus de 200 appels pour la COVID-19 par jour, les policiers et policières sont en première ligne, on a environ 26 cas confirmés de coronavirus dans nos rangs, un d’entre eux est dans le coma, plus de 700 policiers ont été confinés par mesure préventive depuis le début de la pandémie et il y en a toujours 125 environ actuellement ; il n’y a aucune autre groupe d’employés de la Ville de Montréal qui fait face à une telle situation et on fait déjà plus que notre part », a dit M.  Francœur qui refuse que ses membres subissent un gel ou une perte de salaire de façon rétroactive.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le (514) 285-7000, poste 4918, ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.