Le plan stratégique de développement de transport collectif pour la grande région de Montréal sera soumis à des consultations publiques d’ici quelques semaines, annonce l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

Le plan stratégique devrait permettre d’identifier les projets à privilégier afin d’améliorer les services existants. « Le transport collectif est très largement perçu comme une solution incontournable aux défis posés par la congestion routière et la lutte aux changements climatiques », peut-on lire dans le communiqué émis par l’ARTM.

Vendredi matin, l’ARTM a présenté le projet de plan stratégique aux élus siégeant au conseil d’administration. Lors de leur prochaine rencontre, les administrateurs auront à autoriser la consultation publique. Le processus sera officiellement lancé dans les jours suivant le budget du gouvernement Legault, dont la présentation est prévue le 10 mars prochain. Le budget devrait permettre de préciser le cadre financier permettant de concrétiser le plan stratégique.

Des projets totalisant 50 milliards

À cette étape préliminaire, le plan comporte des projets totalisant des investissements potentiels de 50 milliards sur une période de 10 ans, comme l’a révélé ce vendredi La Presse. Il s’agit de l’addition de tous les projets soutenus par des municipalités, les agglomérations régionales, le gouvernement du Québec et les sociétés de transport. Par exemple, on retrouve sur cette liste les projets de tramway à Longueuil et dans l’est de Montréal, le prolongement du Réseau express métropolitain (REM) vers Laval et Chambly, la réalisation de la ligne bleue ainsi que ligne rose de métro.

À lui seul, le projet de ligne rose dont la mairesse Valérie Plante fait la promotion, coûterait entre 17,6 et 24,6 milliards, selon l’estimation budgétaire réalisée par l’ARTM. Même si le coût pourrait être de trois à quatre fois plus élevé que ce qui avait été avancé lors des élections municipales de 2017, Valérie Plante estime que la ligne rose est toujours nécessaire.

« La région métropolitaine est ambitieuse pour le transport, mais on a le droit : la moitié de la population du Québec est chez nous. Le développement économique de toute la province se passe dans notre région à nous et c’est tant mieux », a déclaré à La Presse la mairesse vendredi matin au moment de son entrée au conseil d’administration de l’ARTM.

Les consultations publiques prendront différentes formes. Une tournée d’information sera organisée afin de présenter le plan stratégique. Sept séances publiques sont prévues à travers le territoire métropolitain qui rejoint 83 municipalités. Il y aura un appel de mémoires, des consultations numériques et en personne.

Ce processus consultatif devrait mener à une série de recommandations. L’ARTM vise l’adoption d’un plan stratégique de développement de transport collectif l’été prochain.

Fardeau financier à partager

Par ailleurs, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) souhaite conclure une entente avec le gouvernement du Québec sur le financement du transport collectif. Il est question de revoir la contribution des « partenaires » compte tenu des « investissements importants qui devront être consentis pour augmenter l’offre de transport collectif au cours des dix prochaines années », indique la CMM par voie de communiqué. Selon les projections de la commission des transports de la CMM, les contributions des municipalités pourraient augmenter de 7 % par année d’ici 2030. Et c’est sans compter sur une hausse probable de l’effort que devront consentir les usagers du transport collectif.

« Le constat est clair, les revenus actuels sont nettement insuffisants pour couvrir les coûts de maintien et du développement du transport collectif au cours de la prochaine décennie », a déclaré la mairesse Plante qui préside la CMM.