Montréal doublera l’aide accordée pour adapter les logements des citoyens en situation de handicap.

Avec des cibles importantes restant à atteindre en matière d’habitation, l’administration de Valérie Plante dévoile ce jeudi les tenants et aboutissants de son nouveau programme d’adaptation de domicile. Il s’agit du « PAD Montréal », un programme rapatrié de la Société d’habitation du Québec, avec l’accord du gouvernement.

La Ville de Montréal annoncera qu’elle entend doubler son budget pour adapter les logis des citoyens en situation de handicap, selon les informations recueillies par La Presse. Le budget annuel sera de 5 millions. Une mesure qu’elle espère suffisante pour inciter les propriétaires de logements à accepter d’entamer des travaux pour faciliter la vie des gens à mobilité réduite.

Incitation pour les propriétaires

À l’heure actuelle, les bénéficiaires du programme ont droit à un plafond de 16 000 $ pour adapter la salle de bains et la cuisine, ajouter des rampes ou carrément agrandir des pièces. Selon les modalités du nouveau programme, les citoyens pourront obtenir jusqu’à 35 000 $ par logement. Et le programme ne se limitera plus aux pièces essentielles : il pourra aussi s’appliquer à un bureau, même à un atelier pour travailler depuis la maison.

Joint par La Presse, le responsable de l’habitation au comité exécutif de l’équipe Plante, Robert Beaudry, a expliqué que ce programme est le fruit de deux ans de travail, après avoir tenu des consultations publiques.

« À Montréal, on a 60 % de la population qui est locataire. C’est un enjeu. Avec une subvention plus généreuse, on croit que ça va inciter les propriétaires d’immeubles locatifs à procéder à des travaux », a expliqué M. Beaudry.

Dans l’ancien programme, plus de la moitié des dossiers étaient fermés à la suite d’un désistement, en raison des délais trop longs ou des nombreuses contraintes, selon des documents soumis au comité exécutif de la Ville.

« On espère que ça va aider »

L’organisme Ex æquo (pour la défense des droits des personnes ayant une déficience motrice) salue les nouvelles sommes allouées au programme. Mais, surtout, la « flexibilité » dans les critères d’admissibilité.

« C’est évident que notre vœu serait que tous les logements des gens à mobilité réduite soient adaptés, explique l’agente Mélanie Beauregard, d’Ex æquo. Mais nous sommes satisfaits de ce qu’on a pu voir du programme. C’est difficile avec les propriétaires d’immeubles de logements. On espère que ça va aider. »

Le prochain cheval de bataille de l’organisme sera l’adaptation universelle dans les quartiers. À ce chapitre, Mme Beauregard fait remarquer qu’il n’y a pas d’amélioration notable du déneigement pour les personnes vulnérables, notamment autour des débarcadères de transport adapté.

Pourtant, en février 2019, la Ville de Montréal avait approuvé une résolution afin que les normes soient inscrites dans les contrats de déneigement, avec l’obligation de déneiger les débarcadères sur toute leur longueur, en même temps que les trottoirs adjacents, jusqu’en bordure de rue, et ce, sans pousser la neige.