L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal change ses règlements pour redonner vie à la rue Saint-Denis : il sera dorénavant possible d’ouvrir un bar à tous les 50 mètres.

Dans un contexte où le commerce de détail se porte mal sur les artères commerciales de Montréal, et plus particulièrement sur la rue Saint-Denis, entre Roy et Gilford, les élus ont décidé d’assouplir les règles.

Une modification règlementaire a été adopté lundi soir, au conseil d’arrondissement, autorisant l’établissement de bars à une distance de 50 mètres les uns des autres plutôt que 150 mètres, comme c’est le cas actuellement.

Théoriquement, cela veut dire qu’il pourrait y avoir deux fois plus de bars sur cette rue. De telles dispositions sont déjà en vigueur sur l'avenue du Mont-Royal et le boulevard Saint-Laurent.

L’arrondissement en a profité pour harmoniser les activités autorisées sur ses rues commerciales et simplifier les normes d’occupation des commerces.

À l’avenir, les propriétaires qui désirent transformer un espace commercial en logement résidentiel sur la rue Saint-Denis pourront le faire si le sous-sol ou le rez-de-chaussée est occupé par un commerce.

Ces changements règlementaires visent à offrir davantage d’options aux commerçants qui souhaitent s’établir sur une rue commerciale de l’arrondissement et réduire le délai de traitement des demandes de permis d’exploitation.

Selon un document de la Ville, le Plateau-Mont-Royal comptait, en 2016, plus de 4100 commerces : services, biens, soins personnels, restaurants, hôtels, etc.

Une majorité de ces établissements sont sur le boulevard Saint-Laurent, l’avenue du Mont-Royal, la rue Saint-Denis et l’avenue du Parc. En 2016, le taux global de vacance était de 11 %, variant de 3,7 % sur l’avenue Laurier à 21,9 % sur Saint-Denis. Fait à noter : il est généralement en hausse depuis 2013.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Le taux d’inoccupation est passé de 23 % à 19 % au cours des derniers mois sur la rue Saint-Denis.

« Les établissements d’affaires du Plateau-Mont-Royal font face à de nombreux enjeux, peut-on lire. Ils doivent notamment conjuguer avec une forte croissance du commerce électronique et le développement de l’offre commerciale en périphérie du centre. S’y ajoutent certains irritants liés à la réglementation en vigueur, principalement sa complexité et la multiplicité des normes particulières applicables. »

L’arrondissement a aussi décidé de réduire le coût des terrasses et de mettre en place un concours entrepreneurial, dont les gagnants seront connus mercredi soir.

D’autres dispositions réglementaires devraient être adoptées au cours des prochains mois pour soutenir l’offre commerciale du Plateau. « Il y a une réflexion autour des cafés et des microbrasseries », précise Laurence Houde-Roy, attachée de presse au cabinet de la mairesse Valérie Plante.

Ces mesures s’inscrivent dans le plan de relance de la rue Saint-Denis adopté en août dernier. Elles s’ajoutent aux actions prises par la Ville de Montréal pour soutenir les rues commerciales, comme la réduction du fardeau fiscal des petits commerces de 12,5 % sur la première tranche de 625 000 $ et la tenue d’une vaste consultation publique sur l’enjeu des locaux vacants, entreprise au début de l’année auprès de tous les acteurs du milieu.

En 2019, 50 nouveaux commerces ont ouvert leur porte rue Saint-Denis. Le taux de locaux vacants est toujours l’un des plus élevés à Montréal, mais il est passé de 23 % à 19 % au cours des derniers mois.

L’ancien local du Mexx a été acquis en décembre dernier par la société immobilière MTRPL, qui compte louer les espaces du rez-de-chaussée à des commerçants et convertir le premier étage en hôtel-appartements de type Airbnb. Cet immeuble, situé à l'angle des rues Saint-Denis et Rachel, était à l’abandon depuis 2015.