Le premier ministre François Legault et la mairesse Valérie Plante annonceront ce mardi que le train électrique du Réseau express métropolitain (REM) rejoindra le nord et l’est de Montréal afin de connecter des secteurs actuellement privés de transports en commun rapides.

La facture, salée, atteindra 10 milliards, a appris La Presse.

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) planchera sur de nouveaux tronçons du REM qui relieront respectivement Montréal-Nord et Pointe-aux-Trembles au centre-ville, en passant par Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont, le Centre-Sud et Saint-Léonard, entre autres.

L’ensemble représenterait une vingtaine de stations supplémentaires, doublant presque le réseau de la « phase 1 » du REM, en construction depuis 2018. Le tracé ne fera toutefois qu’une trentaine de kilomètres, contre 67 pour la première phase.

La Presse révélait en août dernier que ce projet d’expansion avait été ciblé comme prioritaire à Québec parmi tous les projets réclamés par les maires de la région métropolitaine. Il s’inscrit dans le « plan de décongestion » de Montréal promis par la Coalition avenir Québec (CAQ) en campagne électorale, qui comprenait une foule de projets – un plan qui devait requérir au total des investissements de 10 milliards d’ici 2030, disait le parti à l’époque, une facture largement sous-estimée.

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Il permettra aussi à Valérie Plante de célébrer une victoire, puisque cette expansion du REM couvrira plusieurs quartiers visés par son emblématique projet de « ligne rose » du métro de Montréal.

La phase 1 du REM avait inauguré un nouveau mode de développement « public-public », en donnant les rênes du projet à CDPQ Infra, une filiale de la Caisse. La phase 2 sera développée de la même façon.

La Caisse a convoqué les journalistes ce mardi matin pour une conférence qui réunira Charles Émond, son grand patron, Mme Plante et M. Legault, mais aussi le ministre des Transports, François Bonnardel, et la ministre responsable de Montréal, Chantal Rouleau.

Des infrastructures de surface

Lundi, le 98,5 FM révélait plusieurs détails quant à la configuration voulue par le gouvernement et la Caisse pour cette deuxième phase du REM. La station radiophonique indiquait notamment que le réseau serait surtout aérien dans l’est du centre-ville de Montréal, dans l’axe du boulevard René-Lévesque.

Il rejoindrait ensuite la rue Notre-Dame jusqu’à la rue Dickson, dans Hochelaga-Maisonneuve, par laquelle il atteindrait l’avenue Souligny, puis la rue Sherbrooke. Un autre tronçon quittera la rue Dickson vers le nord, pour rejoindre Montréal-Nord en passant par l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.

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Le gouvernement a prévu que les constructions seront plus subtiles que les gigantesques piliers de béton de la première phase du REM dans l’ouest de Montréal (notre photo).

Une telle infrastructure de surface risque de changer le visage des quartiers qu’elle traversera. Le gouvernement a déjà prévu que les constructions seront plus subtiles que les gigantesques piliers de béton de la première phase du REM dans l’ouest de Montréal, mais le projet devra tout de même passer devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Macky Tall, patron de CDPQ Infra et donc du REM, a annoncé sa démission la semaine dernière pour rejoindre un groupe d’investissement américain. Son numéro 2, Jean-Marc Arbaud, a été promu. Il sera aussi à la conférence de presse ce mardi.

Avec une facture de 10 milliards, le projet coûtera plus cher que la première phase du REM, évaluée à 7,5 milliards selon des calculs de La Presse. Cette première phase est pourtant beaucoup plus longue que la deuxième.

En comparaison, le prolongement de la ligne bleue coûtera 4,5 milliards pour 5,8 km, un projet dont la réalisation sera en principe accélérée en vertu du projet de loi 66 qui a été adopté la semaine dernière à la toute fin de la session parlementaire. Le processus d’expropriation est en effet ainsi facilité.