Brossard se décrit comme l’une des plus grandes villes au Canada – la plus grande au Québec – sans poste de police et compte bien remédier à la situation : La Presse a appris que sa mairesse avait formellement demandé l’aide de Québec à cet effet.

Le territoire de Brossard est desservi par le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) à partir de deux postes situés sur le territoire de Longueuil.

« Imaginez-vous : nous sommes une ville en plein essor économique, on a des développements qui s’en viennent », a dit la mairesse Doreen Assaad en entrevue téléphonique, mercredi.

« On sait qu’on va franchir le cap des 100 000 habitants très bientôt et on constate que les autres villes [de cette taille] partout au pays ont toutes une présence physique de la police et Brossard sera un cas unique, a-t-elle ajouté. À mon point de vue, c’est inacceptable. »

La ville de la Rive-Sud, située à l’embouchure du pont Champlain et traversée par l’autoroute 10, avait son propre service de police jusqu’au début des années 2000, au moment où elle a été fusionnée à Longueuil. Son poste a alors été fermé. Au moment de la défusion, en 2005, elle n’a pas récupéré son service de police et est toujours desservie par le SPAL.

« Ça enlève un sentiment de proximité »

Mme Assaad ne veut pas se plaindre du service des policiers qui patrouillent dans son territoire. Mais avec l’arrivée de trois stations du Réseau express métropolitain (REM) dans les limites la ville et la circulation qu’elles amèneront, les Brossardois ont besoin d’être rassurés par une présence policière permanente, a-t-elle dit. La situation au conseil d’agglomération, où Brossard ne dispose que d’un siège, ne permettrait pas de passer par cette voie.

L’absence d’un poste avec pignon sur rue, « ça enlève un sentiment de proximité », a-t-elle dit, en plus de faire en sorte que les policiers ne connaissent pas aussi bien Brossard.

Un mémoire a été envoyé par Brossard à Québec dans le cadre de sa consultation pour son livre vert sur l’avenir de la police. Le document demande au gouvernement d’« introduire des changements législatifs de manière à ce que toute ville ou communauté de plus de 50 000 habitants soit assurée d’avoir un service de police de proximité performant sur son territoire ».

Niveau de service semblable

Fady Dagher, chef du SPAL, a indiqué qu’il rencontrerait des élus brossardois la semaine prochaine et qu’il discuterait de cette question avec eux. Il a toutefois tenu à souligner que les résidants de la ville ont droit à un niveau de service semblable à celui des autres résidants de l’agglomération de Longueuil.

Quant au poste, « ce n’est pas un oui, ce n’est pas un non », a dit M. Dagher.

Les policiers « ont tous des affiliations territoriales bien précises », a-t-il ajouté. « Les codes 1 et 2 [les plus urgents] sont tous répondus dans les deux ou trois minutes de délai autant à Brossard qu’à Saint-Bruno, Saint-Lambert, Boucherville ou Longueuil. Je n’ai pas d’enjeu de sécurité par rapport à Brossard. »